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    Àu de là de la ville et à quelque distance on découvre de
tous les côtés des feux de coak. Si la nuit n'estpas obscure on
distingue les hautes cheminées des puits de mines. On en-
tend quelquefois le bruit lointain des usines pour que
l'air y mêle le bruit des feuilles ou qu'il gémisse contre le
tronc de quelqu'arbre dépouillé de son feuillage par la fu-
mée, il y a dans l'aspect de ce singulier paysage quelque chose
de douloureux et de triste.
    Je ne dois pas achever mon tableau sans parler des mines,
l'une des branches les plus importantes de la riehesse de l'ar-
rondissement de Saint-Etienne. Les bornes que je me suis
posées dans cet article sont trop resserées pour examiner ce
 qu'elles offrent d'intéressant sous le rapport delà richesse pu-
 blique, ce qu'elles sont comme propriété privée et régie par
 une législation à part. Plus tard je pourrai rappeler mes
 souvenirs et compléter mon Saint-Etienne. J'ai visité plusieurs
 mines, notamment celle de Côte-Thiolière dans la quelle une
 si terrible explosion de gaz eut lieu dans le courant de sep-
 tembre dernier et d'où l'on retira seize cadavres. Rien ne
 donne à penser comme cette vie, cette activité dans les en-
 trailles de la terre. On descend à Côte-Thiolière par un sen-
 tier rapide et glissant. Le jour diminue peu à peu, puis il
 se perd complètement et l'on tombe dans une nuit si épaisse
que les nuits des temps les plus mauvais seraient en compa-
 raison de véritables jours. Alors l'on se munit de lampes et
l'on s'avance dans les galeries. Elles sont larges, très-éle-
vées, on y circule avec facilité. C'est une sorte de jardin sou-
 terrain et comme tendu de drap noir. Les wagons de charbons
 traînés par les chevaux y roulent avec un bruit sourd ; les
 chaînes qui montent les bennes à la surface retombent avec
 fracas au fond du puits ; les mineurs s'avertissent ou s'ap-
 pelent; leurs lampes semblent des étoiles d'une lueur pâle
 qui se meuvent dans tous les sens. Je me souviens que je