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ÃAMBE.
L'anathème du Christ pèse encor sur vos têtes,
Hommes sans ame, impurs vendeurs !
Dieu vous chasse; rentrez, sous le fouet des prophètes,
Dans vos cavernes de voleurs.
Au nom du temple en deuil de ses splendeurs ternies,
De tous les cultes profanés;
Au nom de l'amour même et des choses bénies,
Soyez maudits, soyez damnés !
L'abomination remplit la maison sainte ;
Et l'avarice ose s'asseoir
Jusqu'aux pieds de l'autel, pour trafiquer sans crainte
De la lyre et de l'encensoir.
Le temple est un marché plein d'ignobles boutiques,
Avec des crieurs au portail;
Autour des bancs de cèdre et des piliers antiques,
Rumine et beugle un vil bétail.
Du lieu pur et voilé la banque a chassé l'arehe,
Dont les quatre anges sont vaincus,
Et l'avide changeur y trône en patriarche,
Faisant briller ses faux écus.
L'or des sept chandeliers sert à dorer le cuivre;
Les vases sculptés sont dissous;
La grande mer d'airain où se vautre un peuple ivre,
Attend qu'on la fonde en gros sous !
Tout se toise, ou se pèse; il n'est chose éthérée,
Rien de si noble et de si grand,