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121 Pensait-il, l'infortuné, que la célébrité d'un nom cou- sole ? S'il poursuivait son bonheur et celui des siens dans ce trompeur mirage, qu'on ne s'étonne donc plus si, pour atteindre ce but, nouvel Ahasvérus, il obéissait en aveugle à cette grande vois qui semblait lui crier : mar- che, marche, sans cesse ! Lyon fut bientôt un séjour fatiguant pour lui ; il s'en éloigna et ses amis le perdirent pendant près de deux ans et demi -, ils le perdirent tout à coup, et comme si quel- que main invisible nous l'eût emporté. Ce fut en 1830 qu'il revint à Lyon après cette brusque disparition. Pour remplir cette lacune dans sa biographie à qui demandera ce que devint De Loy pendant les trente mois environ d'absence? Ses parents, ses amis étaient les personnes qui d'ordinaire pouvaient le moins répondre lorsqu'on se le demandait. Cette lacune toutefois n'en sera pas une si pour cette existence problématique on en Vient à procéder, comme en mathématique du connu à l'inconnu-, A la dissolution de l'Académie Provinciale, lorsque dans le large réseau il se fut fait une telle trouée que toutes les mailles se rompirent, il reprit sa vie errante , errante plus que jamais; il avait bien, comme nous l'a dit M. Marmier, dans sa Notice sur son caractère et sur ses œuvres, un frère, une femme, des enfants, une re- traite dans ses montagnes de Franche-Comté. Mais c'était là qu'il fallait le moins le chercher. Il avait dans la Bour- gogne, du côté de Mâcon, une asile de prédilection qu'il a chanté plusieurs fois. C'était là , disait-il, qu'il trouvait ses Hervart ; c'était là qu'il aimait à venir s'abriter. Mais son insatiable besoin de voyage l'empêchait de s'y fixer pour longtemps. Un jour vous alliez le chercher dans cette campagne qu'il vous avait tant vantée, dans cet hospitalier Sattendras, et vous appreniez qu'il courait alors le Midi. Une autrefois il vous écrivait qu'il venait