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 de Pierre-Scise et l'Ecole "Vétérinaire , ne les ait abaissés jus-
 qu'à cette église allègre et rêveuse tout à la fois , qui pleure ,
 au bas de la colline, ses anciens jours de fêle , son élégante
 parure , sa ruine i m m i n e n l e , de même qu'une veuve, inclinée
 sur une t o m b e , pleure aussi ses anciens jours de fête , sa cou-
ronne de bonheur flétrie et disparue, et qui ne se soit de-
mandé ensuite pour quelle pieuse foule s'ouvrait celte église ,
quelles existeuces abritait ce cloître, d'où viennent aujourd'hui
cet isolement et ce cruel abandon ? Bien des fois,lorsque nous
ne savions point l'histoire de l'église et du monastère de l'Ob-
servance, comme nous l'avons apprise dans le livre de M. l'abbé
Pavy, bien des fois , du haut des sentiers solitaires qui domi
n e n t l e poétique et riant coteau , nous nous surprîmes à rêver
d'une profonde émotion sur ce pauvre cloître d é s e r t , sur ces
pauvres religieux qui vinrent là exposer des cœurs brisés
peut-être au choc de la v i e , aux amertumes du m o n d e , aux
décevantes illusions de la jeunesse. C'est par les mêmes sen-
 tiers que naguère encore nous lisions l'ouvrage de M. Pavy ,
et nous avons pu goûler tout ce qu'il y a de senti et de vrai
dans ces lignes de l'historien lyonnais. « Rien ne manquait à
l'Observance pour en animer le site déjà si gracieux et si
poétique. Comme leurs frères de Saint-Bonaventure, assis
sur les bords d'un fleuve , les religieux contemplent d'un Å“il
assuré les agitations du m o n d e , pareilles à celles des flots qui
se succèdent, se poussent, se pressent et se bouleversent.
Ils sont à deux pas de la bruyante cité ; le calme et le silence
le plus profond régnent dans leur asile , à l'entrée de cet
orageux, de ce tumultueux théâtre des i n t é r ê t s , des ambi-
tions, des tempêtes humaines. A leur porte le vieux tombeau
des Deux-Amants, salué par les amateurs des souvenirs et des
constructions antiques. Sur la rive gauche de la Saône, au
dessus du coteau , le fort Saint-Jean , avec ses allures guer-
rières , posé là comme en contraste avec leurs fonctions de
prière et de paix. Au dessus, et presque sur leur t ê t e , ils
voient se dresser un donjon r e d o u t é , Pierre-Scise. Que de