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61 Tins de Bordeaux excellents, et enfin Lyon a des légumes qui réellement n'ont que le nom de commun ayec ceux que l'on ose nous servir à Paris. Plusieurs fois j'eus l'honneur d'être invité. Je dois à ces Messieurs de pouvoir louer quelque chose sans restriction. En g é n é r a l , après dîner, on allait jouer aux boules aux Brotteaux : nous longions le quai Saint-Clair. Puisque je nomme ce q u a i , il faut que je le loue. Le Rhône, lier et r a - pide, majestueux, peut être large comme deux fois la Seine au Pont- Neuf, mais il a une toute autre tournure. Une ligne de belles maisons à cinq ou six étages, exposées au levant , mais par malheur bâties sous Louis XV borde la rive gauche du fleuve., en laissant toutefois un quai magnifique et garni, en beaucoup d'endroits, de deux rangées d ' a r b r e s ; l'autre rive , du côté du Dauphiné., n'a jusqu'ici que quelques petites maisons fort basses , et dont les jardins sont bordés de grands peupliers d'Italie, arbre sans physionomie. Ces maisons et ces arbres ne gâtent pas la vue. Au-delà on aperçoit une plaine peu fertile , plus loin les sommets des montagnes du Dau- phiné , et à quarante lieues , à gauche., un petit trapèze cou- vert de neige : c'est le Mont-Blanc. On peut juger de la pureté de l'air qu'on respire dans ces maisons , qui ont la vue du Mont-Blanc! On est lout-à -fait à la caropage, et partout au centre de Lyon. Cette vue du quai Saint-Clair est assurément vaste et i m - posante. Les trottoirs garnis d'arbres, qui courent le long du Rhône, ont une lieue d'étendue. Pour trouver quelque chose à lui comparer , il faut songer à la vue des maisons situées à Bordeaux , sur le quai de la Garonne Le Rhône est un fleuve trop sauvage pour avoir des bateaux. La Garonne a des vaisseaux arrivant tous les jours de Chine ou d'Amérique avec la marée ; et d'ailleurs , une lieue par-delà la rivière, on aperçoit une colline admirable et couverte d ' a r b r e s , dont plusieurs sont fort grands. Nous avons passé en nous prome-