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 sation raisonnable avec leurs femmes, iront au club, ou choi-
 siront une compagne dans le cercle de quarante lieues de
 diamètre qui environnent Paris. Que penseront-ils des ques-
 tions que l'on fait à leurs femmes en certains lieux? Ainsi, se
 diront-ils, toutes mes petites faiblesses sont données en specta-
 cle à un homme souvent jeune et que je rencontre dans la
 société !
    On dit que le principe de cette éducation, donnée par des
 religieuses en 1837, est de ne souffrir jamais d'amitié intime,
 soit entre élèves , soit de maîtresses à élèves.
    Les jeunes filles ne doivent jamais être seules (la tête fer-
mente), ou être deux (on peut faire des confidences). On s'ar-
 range de façon qu'elles se trouvent toujours trois ensemble.
    On va plus loin; une élève est toujours obligée de raconter ce
qu'a pu lui dire son amie intime, dès que Mme la directrice le
lui demande. On craint la confiance qu'une élève pourrait avoir
dans une autre, et l'amitié passionnée qui peut-être en serait la
 suite.
    On veut, avant tout, qu'il n'y ail jamais d'émotions vives;
On les combat par la défiance.
   Qu'on juge du ravage que doit faire le premier serrement
de main d'un jeune homme; et d'ailleurs c'est empoisonner
les joies de la pension, les plus douces de la vie ; c'est pri-
ver de tout bonheur les pauvres jeunes filles qui meurent
avant dix-huit ans; c'est risquer de rendre méchantes pour
la vie celles qui survivent. Si, à seize ans, on ne voit qu'une
espionne dans une amie intime, quelle sécheresse d'ame n'aura-
t-on pas à vingt-cinq , lorsqu'on aura éprouvé de véritables
trahisons !

                                          Lyon , le 2 juin.


  Je ne connais qu'une chose que l'on fasse très bien à Lyon;
ony mange admirablement , et selon m o i , mieux qu'à Paris,
Les légumes sont surtout divinement apprêtés. A Londres,