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454 dédaigné l'habillement de guerre ; aujourd'hui il faut qu'il porte ou qu'il reçoive le dernier coup ; ce sera du moins sans cuirasse , revêtu d'une simple tunique , bordée de pour- pre , à la manière germaine (1), et sur ses épaules une ca- saque plus militaire qu'impériale. L'attaque va commencer. Placé sur une éminence d'où il peut tout voir, Sévère attend le moment favorable de s'élancer au combat. Assuré de Lyon comme moyen d'alimentation, de renfort et de retraite , Albin a à développer soixante-quinze ou qua- tre-vingt mille hommes; il faut plusieurs lieues pour disposer en ligne de pareilles masses, surtout lorsque des monticu- les , des ravins , des bois ou des étangs ne permettent pas d'observer pour les corps des distances régulières de station- nement. Cependant déjà les deux ailes d'Albinus se sont ébranlées, lés soldats de Sévère, en s'approchant de leurs ennemis, peuvent apercevoir au loin les édifices somptueux de Lugdu- num , où le plus riche butin les attend. Celle vue surexcite leur courage. L'aîle droite de Sévère et la gauche d'Albin en viennent aux mains. L'avantage est bientôt à la première; et par suite le gain de la bataille va dépendre d'elle. Profilant de ce premier succès, les troupes victorieuses pour- suivirent l'ennemi, et se portèrent rapidement sur Lyon, en lon- geant la rive gauche de la Saône (2). Pendant qu'elles enlevaient les bagages, et qu'elles arrachaient les tentes, l'aile droite d'Albin s'avançait, envoyant une grêle de flèches sur les en- nemis ; les Gésales, qui la composaient, après leurs décharges, avaient soin de se retirer dans leur poste (3). Ne s'avançant (1) Hist. Aug., Dion , loco cilato (2) Voyez Strabon , Ptolémée. (5) Tous les détails qui suivent sont pris dans tous les auteurs du temps, çà et là , dans Spartien , Dion , Hérodien , Aurelius Victor , Capitolinus , Suidau, Hist. Aug., etc., etc. Il est inutile d'accumuler les citations déjà faites.