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426 1817, à la classe de l'Institut, appelée des beaux-arts, sa dissertation historique et artistique sur l'ancienne copie de la cène de Léonard de Vinci, qui, après avoir orné pendant près de trois siècles le château d'Ecouen, venait d'être placée dans le musée de Paris. Nous avons dit l'estime que le peintre-poète Girodet-Trioson professait pour cette dissertation, comme pour le livre du même auteur : Le Cénacle rendu aux amis des beaux arts. Depuis le mois de mars de l'année précédente ( 1 8 1 6 ) , M. de Vaublanc, ministre de l'intérieur à qui l'on fit sentir qu'il était honteux de laisser dans la détresse l'abbé Guillon, que ses écrits et ses malheurs rendaient si digne des récom- penses royales, lui avait confié un petit emploi dans la bibli- othèque Mazarine, mais il fut sur le point de se le voir enlevé presque aussitôt par la demande que le roi en fit, à la sollici- tation de M. deMontesquiou, pour un ci-devant bel abbé de la caste nobiliaire. Cet emploi, que néammoins on laissa à M. Guillon, était celui de cinquième et dernier conservateur, avec un mesquin appointement de 2,000 fr. sans logement, tandis que les autres conservateurs bien logés dans l'établis- sement, avaient une dotation double. Mais M. Guillon parais- sait content, parce qu'il pouvait se consoler, avec les livres, des ingratitudes simultanées de la nouvelle monarchie et de la nouvelle prélalure. Il fut généreux autant que courageux dans un travail qu'il continuait, et qui pouvait être presque aussi honorable à la dynastie qu'il aurait pu être profitable à la religion, si l'on ne savait que toutes les religions ont des martyrs, et que les martyrs ne prouvent autre chose que l'absence de tout esprit de critique et d'extrême dévouement, ou la sottise du fanatisme. C'est ce travail dont il publia, sous son nom, le résultat, en 1821, dans quatre gros volumes intitulés : Les martyrs de la foi pendant la révolution française, ouvrage étonnant par les immenses et difficiles recherches qu'il avait exigées. Ce marty- rologe français, tolérable dans un temps de croyances aveugles,