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427 mais qui ne pouvait porter des fruits utiles dans le XIXe siècle, où le grain de la foi ne pouvait d'ailleurs germer au milieu des intrigues du nouveau clergé, ce martyrologe, disons-le, offus- qua les notabilités de l'église, parce que c'était une pierre de louche qui allait faire apprécier le degré de sa croyance à l'évangile pour la prédication duquel on le payait assez bien. L'auteur était entré en matière par un discours extrême- ment riche d'érudition ecclésiastique sur les conditions du vrai martyre. Il y faisait remarquer que les évèques et les prêtres avaient l'air de ne pas savoir que les anciens théologiens et les saints Pères avaient regardés comme glorifiés dans le ciel, et fait invoquer comme des saints les chrétiens qui recevaient le martyre, sans qu'on eût besoin d'aucune formule d'autori- sation de la cour de Rome. Les honneurs qui leur étaient rendus dès cet instant-là même furent un des plus adroits et plus efficaces moyens des anciens prédicateurs du christianisme pour le propager, en augmentant le nombre des chrétiens, qui presque tous étaient ignorants, pauvres et malheureux, à qui l'on imprimait ainsi une exaltation d'enthousiasme, qui en faisait tant courir à des tourments qu'ils croyaient accompagnés de l'indicible félicité céleste. Au moment où. M. Guillon écrivait cet ouvrage, toutle culte, tout le clergéétait dans la main du jésuitisme. Ce martyrologe, qu'il était impossible d'anéantir, on s'efforça de le faire d é - daigner par les fidèles ; on n'y réussit pas entièrement. Les hommes instruits et raisonnables recherchent encore cet ouvrage, curieux sous beaucoup de rapports, qui même tous les jours est mis furtivement à contribution par les faiseurs jésuitiques de ces soi-disant Biographies ou Dictionnaires historiques dont nous sommes inondés. L'abbé Guillon effaroucha plus encore la puissante faction jésuitique lorsque, en 1822, il publia le premier tome de son Histoire générale de l'Eglise au XVIIIe siècle, où il éclaircissait des questions majeures et des faits importants que le jésuilis-