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ou moins fécondes, et en faisant sortir autant de t h é o -
ries qui toutes o n t leurs partisans fanatiques et d é -
voués.
     C'est Bonald, c'est Guizot, c'est Bûchez, c'est Ballanche,
tous a p p o r t a n t leur pierre au m o n u m e n t , tous faisant
école. E t q u ' o n ne dise pas, ce sont des p h i l o s o p h e s ; car
le philosophe seul est véritablement historien.
      L'histoire, cette science du p a s s é , ou, si l'on aime
mieux du développement de l'humanité, s'appellera un
j o u r théosophie. Ce qu'on nomme actuellement histoire
n'est que le récit des faits. Ecrite jusqu'ici sans autre Lut
 que celui de vains renseignements, de froides chroniques,
il faut qu'enfin l'histoire devienne la science de l'humanité;
p a r conséquent celle de Dieu. Devant d o n n e r les moyens
d'arriver au b o n h e u r , il faut que, pour cela, cette science
 remonte au principe des principes, et c'est q u a n d elle con-
 naîtra les causes et les résultats qu'elle les aura résumés en
 aphorîsmes, que seulement alors elle pourra p r e n d r e le
 n o m de philosophie, qui n'est autre que l'essence, ou
 mieux l'ame de l'histoire.
       Ce r e p r o c h e de n e point r e m o n t e r aux pensées-mères,
 de ne point les suivre dans toute leur activité à tra-
 vers les siècles, n e p e u t être fait à cette époque sans i n -
 justice. Loin de négliger ces précieuses recherches on
 s'est, peut-être, au contraire, faute d'appui solide, égaré
  dans ces immenses espaces ouverts à l'imagination ; e r r e u r
  qui sera toujours commune à tous ceux qui ne se serviront
  pas du flambeau religieux p o u r éclairer les ténèbres h u -
  maines. Aussi les grands pas faits, depuis quelque t e m p s ,
  par la science philosophique de l'histoire, sont-ils dus aux
  hommes qui ont m o n t r é le plus d'attachement et de foi à
  u n dogme quelconque!
        Sous ce r a p p o r t , les écrivains catholiques m a r c h e n t les
  premiers.
       Jusqu'à eux on ne voit dans le passé que des histoires
  locales ou nationales ; eux seuls ont créé l'histoire uni-
  verselle, conséquence de la fraternité chrétienne ; eux
  seuls créent en ce moment la véritable philosophie de
  l ' h i s t o i r e , conséquence inévitable du puissant dogme
   c a t h o l i q u e , enfermé en deux mots chute et         réhabilitation,
   deux idées fécondes, deux faits principaux, qui, mal corn-