Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                    398
  pris, mal interprétés, ont formé les deux pliilosophies
  historiques en dehors du catholicisme.
       Le premier de ces mots s'est transformé bientôt, p o u r
  les uns en fatalisme, ou falalité. De là cette école, divisée
  en plusieurs branches, où se trouvent les imitateurs aveu-
 gles de la forme historique antique, qui ne voient partout
 que VmilexUAe fatum               des païens, et qui, en histoire, se
 contentent des faits, et rien que des faits ; tels sont G u i -
 zot, T h i e r s , Sismondi, Mignet, T h i e r r y , etc.
      Quant à la seconde école, plus nombreuse et plus puis-
 sante que la p r e m i è r e , ne comprenant qu'à moitié le grand
 mouvement de régénération et de transformation que le
 christianisme est venu imprimer à l ' h u m a n i t é , elle a
 transformé en perfectibilité              indéfinie le mot    réhabilita-
 tion, sublime explication des incompréhensibles é v é n e -
 ments qui se Sont opérés et s'opèrent chaque jour dans
 le m o n d e . Cette école n'a point vu que cette longue lutte
 où l'homme reconquiert chaque j o u r une partie de lui-
 même sur les puissances inférieures, doit avoir un terme
 quand l'humanité toute entière a u r a , e n imitant le Christ,
 repris sa liberté morale, sa dignité perdue. P o u r ces p h i -
 losophes, le mot réhabilitation              est devenu progrès intini.
 Voilà pourquoi S t - S i m o n , Fourier , Leroux et Renaud,
 Michelet et Bûchez, etc. n'ayant saisi que quelques m o u -
vements partiels des lois universelles sans eu c o m p r e n d r e
l ' e n s e m b l e , n ' o n t pu écrire que quelques lignes sur le
livre que l'histoire réserve au m o n d e .
      Ainsi ces deux mots chute et réhabilitation           qui renfer-
m e n t toute la perfection de l'histoire, comme le Christ
renferme toute celle de l'humanitéj ces deux mots de-
venus fatalité et progrès infini, ont formé la philosophie
fataliste et la philosophie progressive. L'une immobile ,
comme la statue a n t i q u e , ne quitte pas la terre où ses
pieds sont attachés. L ' a u t r e , libre et folle comme les
passions qui l ' e n g e n d r e n t , s'élève vers le ciel, mais p o u r
aller mourir au milieu de la chaleur bienfaisante de la
lumière.
     Au dessus de ces deux pliilosophies, comme Jésus entre
l'homme qui nie et l'homme qui e s p è r e , la philosophie
catholique, groupée autour de son dogme immuable, mar-
chant d'un pas ferme et droit dans l'avenir, ayant à sa