Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                  326
cime. Ce fut de ces cachots que sortirent, pour aller faire leur pèle-
rinage de mort à la place des Terreaux, MM. do Thou et de Cinq-Mars.
    A trois cents pas de Pierre-Scize, s'élève un autre rocher, sur-
monté , non pas d'une prison d'état, mais d'un homme sans tête , et
qui tient une bourse à la main. Cette statue est celle d'un brave Alle-
mand , qui consacrait une partie de ses revenus à marier les filles
de son quartier. Je ne sais si ce fut la reconnaissance des femmes ou
la dévotion des filles qui lui éleva ce monument ; mais ce dont on
est sûr, c'est que ce fut la rancune d'un mari qui l'a mis dans l'état
déplorable où il est depuis plus de dix ans.
    C'est lorsqu'on a dépassé seulement la roche de l'Homme-sans-
Tète qu'on aperçoit Lyon dans toute sa longueur. Si l'on continue
 de suivre la rivière , on passera devant l'abside de l'église Saint-Jean,
et c'est, je crois, le seul monument qu'on trouvera sur la route ;
 on arrivera au pont de la Mulatièro, qui marque la jonction du
Rhône et de la Saône. C'est à l'extrémité de ce pont que commence
 le chemin do fer qui va à Saint-Etienne. Le premier obstacle qu'on
 a eu à vaincre pour l'établir est un rocher qu'il a fallu percer pen-
 dant l'espace de deux cents pas à peu près, et qui forme une voûte où
 il est dangereux de s'engager, à cause des wagons qui s'y croisent,
 ainsi que le prouve cette inscrisption que la prévoyance paternelle
  du maire do Lyon a fait placer sur l'un des côtés :

      IL EST DÉFENDU DE PASSER SOUS CETTE VOUTE SOUS PEINE
                             D'ÊTRE ÉCRASÉ.


   Cette recommandation , si concise qu'elle paraisse au premier
 abord , ne fut, à ce qu'il paraît, cependant pas suffisante , car on fut
 obligé d'en mettre une autre plus sévère , conçue en ces termes, et
 qui forme son pendant :

  IL EST DÉFENDU DE TASSER SOUS CETTE VOUTE SOUS PEINE DE
                            PAYER L'AMENDE.


    Si après avoir pris , grâce aux deux inscriptions que nous venons
 de citer, une idée sommaire des habitants, on veut s'en faire une
 réelle de la ville, on suivra le chemin des Etroits , où Rousseau passa