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tique, par un but large et fécond en résultats.... Il fallait
avoir en vue les intérêts de l'art et non pas les intérêts des
souscripteurs. Au lieu de disséminer par la voie du sort les
objets acquis des deniers de la Société, au lieu de les voir
perdus pour tous au profit d'un seul, il aurait fallu de tous
ces tableaux former un musée lyonnais qui serait ainsi de-
venue l'œuvre honorable des citoyens les plus dévoués et les
plus éclairés. C'eut été un beau monument pour notre cité,
une galerie d'études pour nos artistes et un objet de curiosité
pour les étrangers. Ainsi il fallait amener les Sociétaires à
faire abnégation de tout intérêt privé devant un intérêt géné-
ral, à laisser là tout sentiment d'égoïsme pour accomplir une
œuvre profitable à tous, une œuvre digne et grande. C'était,
pour le plus grand nombre, il est vrai, une éducation à for-
mer, une croisade artistique à prêcher. La chose valait la
peine d'être essayée. Nous aurions aujourd'hui une intéres-
sante collection que chaque année aurait accrue de nouvelles
richesses.
  De nos trois expositions que reslera-t-il ? Rien. Et pourtant
avec cette association que de choses ne pouvait-on pas féconder!
Pourquoi ne pas avoir appelé tous nos artistes, groupé tous
ceux qui savent écrire, distribué le travail à chacun et laissé
un beau livre, l'Album du Lyonnais, ce pittoresque pays si
riche et si peu connu. Mais non           Ou n'aura servi ni les
intérêts des artistes, ni la cause de l'art, et l'on aura mécon-
tenté et découragé ceux des sociétaires qui n'avaient souscrit
que dans l'espoir d'un placement avantageux de leurs fonds,
c'est-à-dire, la perspective d'un chef-d'œuvre pour 150,francs.

                                            Léon BOITEL.