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au lieu de l'appliquer à leurs semblables, tandis que pour
les animaux qui vivent solitaires, il faudrait développer en
eux le penchant de la sociabilité et réprimer leurs instincts
sauvages. Mais, à cette condition, les animaux doivent réu-
nir d'autres qualités ; ils doivent être faciles à nourrir et à
multiplier, susceptibles de s'apprivoiser et de pouvoir sup-
p o r t e r , sans que leur santé en soit dérangée, les modifica-
tions que la domesticité doit nécessairement apporter dans
leur manière de vivre. Lorsque ces qualités se rencontrent,
nous pouvons tenter la domestication des espèces qui les pré-
sentent, et nous devons poursuivre nos essais avec une per-
sévérance relative au degré d'utilité que nous avons lieu
d'attendre de ces animaux. Celte dernière condition , comme
l'observe M. Geoffroy Saint-Hilairc, a peut-être plus que tout
 autre déterminé la domestication des espèces zoologiques qui
 nous sont soumises.
  En voyant tous les travaux effectués par M. Grognier, on
se demande quel a été le stimu4ant de son activité; et, le j u -
geant d'après le penchant des hommes , on est tenté de ré-
pondre : l'ambition , le désir des richesses. Ces deux puissan-
ces n'ont eu aucune influence sur son ame généreuse: sa sim-
plicité et sa fortune nous l'affirment; c'est le besoin d'em-
ployer une activité prodigieuse , c'est le désir de s'instruire ,
d'être utile et de faire avancer l'agronomie, dont l'état l'affli-
geait. Pour connaître tout son désintéressement, il faut l'a-
voir vu passer les nuits, se priver d'un moment de délas-
sement pour travailler à des œuvres qu'il savait ne devoir
lui rapporter ni h o n n e u r s , ni richesses. Qu'il aperçût un
point de science négligé, un conseil utile à donner, aus-
sitôt il se mettait à l'œuvre sans s'inquiéter du résultat. C'est
surtout de lui qu'on peut dire ce qu'il dit de Parmenlier : « Ses
nuits comme ses jours sont remplis par des travaux tels que
n'en inspirent jamais la soif de l'or, l'ardeur de l'ambition,
ni la noble passion de la gloire. • Dans un discours, la pre-
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mière année de son professorat, il enviait le sort de qui pout