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300 au lieu de l'appliquer à leurs semblables, tandis que pour les animaux qui vivent solitaires, il faudrait développer en eux le penchant de la sociabilité et réprimer leurs instincts sauvages. Mais, à cette condition, les animaux doivent réu- nir d'autres qualités ; ils doivent être faciles à nourrir et à multiplier, susceptibles de s'apprivoiser et de pouvoir sup- p o r t e r , sans que leur santé en soit dérangée, les modifica- tions que la domesticité doit nécessairement apporter dans leur manière de vivre. Lorsque ces qualités se rencontrent, nous pouvons tenter la domestication des espèces qui les pré- sentent, et nous devons poursuivre nos essais avec une per- sévérance relative au degré d'utilité que nous avons lieu d'attendre de ces animaux. Celte dernière condition , comme l'observe M. Geoffroy Saint-Hilairc, a peut-être plus que tout autre déterminé la domestication des espèces zoologiques qui nous sont soumises. En voyant tous les travaux effectués par M. Grognier, on se demande quel a été le stimu4ant de son activité; et, le j u - geant d'après le penchant des hommes , on est tenté de ré- pondre : l'ambition , le désir des richesses. Ces deux puissan- ces n'ont eu aucune influence sur son ame généreuse: sa sim- plicité et sa fortune nous l'affirment; c'est le besoin d'em- ployer une activité prodigieuse , c'est le désir de s'instruire , d'être utile et de faire avancer l'agronomie, dont l'état l'affli- geait. Pour connaître tout son désintéressement, il faut l'a- voir vu passer les nuits, se priver d'un moment de délas- sement pour travailler à des œuvres qu'il savait ne devoir lui rapporter ni h o n n e u r s , ni richesses. Qu'il aperçût un point de science négligé, un conseil utile à donner, aus- sitôt il se mettait à l'œuvre sans s'inquiéter du résultat. C'est surtout de lui qu'on peut dire ce qu'il dit de Parmenlier : « Ses nuits comme ses jours sont remplis par des travaux tels que n'en inspirent jamais la soif de l'or, l'ardeur de l'ambition, ni la noble passion de la gloire. • Dans un discours, la pre- > mière année de son professorat, il enviait le sort de qui pout