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280 dans sa laborieuse carrière qu'une place imperceptible au milieu de ses utiles travaux. M. Grognier, qui ajoutait si peu d'importance à la t e n u e , qui ne pouvait obéir qu'aux inspirations de son intelligence et aux ordres de sa v o l o n t é , s'accommodait mal d'un état où la tenue forme le principal m é r i t e , et où la voix d'un h o m m e , comme un ressort tout puissant, fait agir instantané- ment des milliers d'individus. Il resta peu de temps au service; il se rendit à Aurillac avec un congé de convalescence. Il y fil, auprès de l'adminislration départementale, des démarches pour obtenir l'autorisa lion d'aller jouir de la place qu'il avait occupée à l'Ecole vétérinaire de Lyon. Les autorités de sa ville natale n'ayant pas voulu prendre sur elles de faire droit à sa de- mande, il s'adressa à la Commission d'agriculture et des arts de Paris, après avoir prié son ancien directeur, M. Bredin, d'appuyer sa pétition. Celte commission répondit peu de temps après, et L. F. Grognier rentra à l'Ecole vétérinaire de Lyon en 1795. Il fut un excellent élève; porté plusieurs fois sur la liste des prix, il fut plus tard nommé répétiteur. Il avait une grande mémoire et une élocution facile. Les qualités qui devaient en faire l'écrivain sans contredit le plus distingué que possède la médecine vétérinaire française , selon l'expression de M. Bernard, s'étaient chez lui développées de bonne heure. Lorsqu'il était à la municipalité, il avait reçu des compliments sur sa manière d'écrire, et étant élève , il fut plusieurs fois chargé par ses condisciples de porter la parole en leur nom. Le 10 germinal an V, à la distribution des prix , il pronon- çait un discours où l'élève laissait enLrevoir la préférence que le professeur donnerait à l'hygiène et aux sciences agricoles sur la médecine. « Un animal qui n'a pas été m a l a d e , disait- il, est bien plus utile qu'un animal qui a été guéri ; » et il ajoutait avec Daubenlon : « C'est beaucoup plus dans ses rapports avec l'économie rurale que dans ses rapports avec la médecine qu'il esl donne à l'art vétérinaire de bien méri- ter de l'humanité. »