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dans sa laborieuse carrière qu'une place imperceptible au
 milieu de ses utiles travaux.
   M. Grognier, qui ajoutait si peu d'importance à la t e n u e ,
qui ne pouvait obéir qu'aux inspirations de son intelligence
et aux ordres de sa v o l o n t é , s'accommodait mal d'un état
où la tenue forme le principal m é r i t e , et où la voix d'un
h o m m e , comme un ressort tout puissant, fait agir instantané-
ment des milliers d'individus. Il resta peu de temps au service;
il se rendit à Aurillac avec un congé de convalescence. Il y fil,
 auprès de l'adminislration départementale, des démarches pour
obtenir l'autorisa lion d'aller jouir de la place qu'il avait occupée
 à l'Ecole vétérinaire de Lyon. Les autorités de sa ville natale
n'ayant pas voulu prendre sur elles de faire droit à sa de-
mande, il s'adressa à la Commission d'agriculture et des arts
de Paris, après avoir prié son ancien directeur, M. Bredin,
d'appuyer sa pétition. Celte commission répondit peu de temps
après, et L. F. Grognier rentra à l'Ecole vétérinaire de Lyon
en 1795. Il fut un excellent élève; porté plusieurs fois sur
la liste des prix, il fut plus tard nommé répétiteur. Il avait
une grande mémoire et une élocution facile. Les qualités qui
devaient en faire l'écrivain sans contredit le plus distingué que
possède la médecine vétérinaire française , selon l'expression
de M. Bernard, s'étaient chez lui développées de bonne heure.
Lorsqu'il était à la municipalité, il avait reçu des compliments
sur sa manière d'écrire, et étant élève , il fut plusieurs fois
chargé par ses condisciples de porter la parole en leur nom.
Le 10 germinal an V, à la distribution des prix , il pronon-
çait un discours où l'élève laissait enLrevoir la préférence que
le professeur donnerait à l'hygiène et aux sciences agricoles
sur la médecine. « Un animal qui n'a pas été m a l a d e , disait-
il, est bien plus utile qu'un animal qui a été guéri ; » et il
ajoutait avec Daubenlon : « C'est beaucoup plus dans ses
rapports avec l'économie rurale que dans ses rapports avec
la médecine qu'il esl donne à l'art vétérinaire de bien méri-
ter de l'humanité. »