page suivante »
281 Ses condisciples ne furent pas les seuls qui surent l'appré- fcier; il fut distingué par ses chefs. M. Bredin père devina l'ave- nir de son élève, et lui voua une affection particulière. Louis Grognier trouva dans l'attachement de ses maîtres des secours que ses p a r e n t s , poursuivis par la révolution, ne pouvaient pas lui fournir. A cette époque, M. Bredin père fit des sacri- fices pour l'établissement dont la direction lui était confiée, et plus tard son élève Grognier lui en témoigna publi- quement sa gratitude particulière et la reconnaissance des vétérinaires dans le premier écrit un peu important sorti de la plume du professeur Grognier, dans la Notice historique sur Bourgelat. Après avoir obtenu son diplôme, il voulait étudier la mé- decine, à laquelle il se destinait depuis quelques années. En fréquentant les hôpitaux de Lyon , il avait fait connaissance avec plusieurs médecins. Il était devenu l'ami d'un homme qui a été l'une des plus grandes célébrités de l'école de Mont- pellier, de Dumas ; et lorsque celui-ci eut quitté Lyon , il engagafortement son ami, encore élève à l'Ecole vétérinaire, à aller étudier l'art d'Hippocrate. Dumas avait conçu une haute opinion de son ami. « Vous trouverez chez m o i , lui écrivait-il, un lit, une table frugale et le premier de tous les biens, la liberté. » Il lui faisait espérer qu'il obtiendrait dans la même anuée une place de prosecteur à l'école de Mont- pellier. « Quels que soient les avantages que vous trouviez dans votre école, lui disait-il dans une autre l e t t r e , je ne saurais trop vous inviter à vous rapprocher de la nôtre; vous verrez qu'il y règne un ton de philosophie que je crois conve- nir à votre genre d'esprit. Les lumières et la méthode de philosopher, en médecine , que vous y prendrez , vous seront également u t i l e s , soit que vous vouliez continuer votre pro- fession précieuse, soit que vous l'abandonniez pour suivre celle de médecin, que vous êtes également fait pour honorer. Je vous offre , du reste, auprès de moi et dans ma maison tout ce que l'amitié peut offrir pour réparer les injustices du sort, »