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fanage*. LA GRANDE CHARTREUSE, AU MOIS DE JANVIER, Journal de route, écrit heure par heure. — 1 8 3 8 . Les plus beaux jours de l'automne sont empreints p o u r le voyageur, comme p o u r l'oiseau, d'une sorte de tristesse qui, p o u r être douce, p o u r avoir du c h a r m e , n ' e n est pas moins de la tristesse. C o m m e l'oiseau, qui profite des derniers rayons du soleil et fait éclater ses chansons, le voyageur aussi avance encore gaiement dans sa route3 mais il y a déjà p o u r tous les deux dans ce ciel qui devient à c h a q u e h e u r e plus sombre, dans ces matinées toujours plus tardives, dans cet air du soir plus incisif, tout le deuil et tous les malaises de l'hiver, et les quelques h e u r e s tièdes que l'automne leur laissera encore par intervalles n e serviront bientôt plus qu'à leur r a p p e l e r les beaux