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   Quand une place est rendue, le feu du canon cosse ; mais le rôle
de l'artillerie n'est point encore terminé. Il lui reste à opérer le
désarmement, à rechercher les magasins de poudre, de projectiles
et des autres objets destructeurs, et enfin à prendre possession de
tous les moyens de défense de l'ennemi.
   Chaque jour mieux apprécié, Maléchard ne pouvait plus occuper
que des emplois supérieurs. A notre entrée à Constantine, il fut fait
commandant de l'artillerie de la place, chargé de l'opération aussi
délicate qu'importante dont je viens de parler ; et plus tard nommé
chef d'état major de l'artillerie, poste précédemment occupé par un
maréchal de camp.
    De l'avancement était bien dû à sa belle conduite. U fut proposé
pour le grade de lieutenant-colonel, et le ministre de la guerre s'em-
pressa de lui écrire le 11 novembre que le roi, qui connaissait les
services qu'il avait rendus et qui savait apprécier sa conduite dans
la dernière expédition, lui réservait le premier emploi qui deviendrait
vacant dans l'artillerie.
    En même temps qu'on lui assurait cette récompense aussi juste
que bien acquise, il en recevait une autre non moins flatteuse et qui
déposait aussi honorablement en faveur de son mérite ; c'est le
concert d'éloges sorti de la bouche de tous les officiers qui l'avaient
Vu à l'œuvre. En leur présence, comme sous les yeux des généraux en
chef, et d'un jeune prince, digne appréciateur des éminentes qualités
qui déjà brillent en sa personne, il avait donné trop de preuves de
cette haute capacité, de ce savoir acquis e,t de ces dons innés qui
font l'homme de guerre, pour qu'il fut permis do douter qu'il no dût
être appelé unjouràl'un des premiers emplois de l'arme dans laquelle
 il s'était fait un si beau nom.
   Mais pendant que ce brillant avenir se déroulait à ses yeux, la
providence, qui se joue dm projets et de l'espoir des mortels, se
disposait à l'arrêter subitement dans la carrière.
   Un pressentiment funeste avait poursuivi Maléchard durant toute
la campagne. En partant de Toulon, son cœur se serrait à l'idée de
quitter la Franco ; et il n'est presque aucune de ses lettres où il n'ait
fait dos vœux pour le retour. Dans le courant d'octobre, il éprouva
 quelques malaises dont il tint d'abord peu de compte. Mais, le 27, il