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sont point proportionnés aux besoins ; qu'on est fréquemment dans
l'obligation d'emprunter, pour les transporter, les voitures et les
chevaux de l'artillerie, et que, même avec ce secours, le service n'est
pas fait avec l'exactitude et la régularité nécessaires.
   A M'jez-Ammar, après avoir pourvu aux besoins et aux devoirs
de la défense, Maléchard étudiait le pays en savant. C'est ainsi qu'il
visita les eaux thermales d'Hamman-Mescontine, connues aujourd'hui
dans la contrée sous le nom de Bains-Maudits. — Ces eaux, qui se
trouvent à une demi-licue de l'endroit où était établi le camp, sont
sulfureuses et ferrugineuses ; leur température s'élève jusqu'à 76 de-
grès ; elles s'échappent de nombreuses sources, et déposent, sur le
sol qu'elles parcourent, des sels calcaires, qui se rencontrent çàet là,
on très grand nombre, sous la forme de masses ou de cônes de vingt
à vingt-cinq pieds de hauteur, et qui, vus de loin, sont d'un effet non
moins curieux que singulier. A peu do distance de ces sources, on
aperçoit des ruines, dont quelques parties sont encore assez bien
conservées, et qui attestent que du temps de la domination romaine,
les eaux dont il s'agit étaient fréquentées.
   S. A. R. le duc do Nemours avait fait, le 2G septembre, son
entrée au camp, où il était accompagné par les généraux Damrémont,
Vallée et de Fleury ; un ordre du jour avait annoncé la nouvelle or-
ganisation de l'armée. Entr'autres mesures, l'artillerie fut partagée
en deux divisions, I'état-major et le grand parc. Par suite de cette
disposition, le commandement du parc de siège fut réuni à celui du
parc de campagne qui était déjà sous les ordres du chef d'escadron
Gellibert ; et Maléchard fut placé sans emploi déterminé à I'état-
major de l'artillerie.
  Mais jamais le vrai mérite ne reste méconnu et délaissé ; et dans
une affaire aussi capitale, aussi périlleuse que celle qui se préparait,
Maléchard no pouvait demeurer long temps à un tel poste. Aussi le
verrons-nous remonter rapidement à la position élevée dont il venait
de descendre.
   Tout était prêt pour marcher sur Constantine. De nouvelles trou-
pes étaient arrivées à M'jez-Ammar immédiatement après le prince ;
et le 1 e r octobre, à sept heures du matin, l'on se mit en route.
   Le lieutenant général, commandant en chef l'artillerie, était avec