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233 sont point proportionnés aux besoins ; qu'on est fréquemment dans l'obligation d'emprunter, pour les transporter, les voitures et les chevaux de l'artillerie, et que, même avec ce secours, le service n'est pas fait avec l'exactitude et la régularité nécessaires. A M'jez-Ammar, après avoir pourvu aux besoins et aux devoirs de la défense, Maléchard étudiait le pays en savant. C'est ainsi qu'il visita les eaux thermales d'Hamman-Mescontine, connues aujourd'hui dans la contrée sous le nom de Bains-Maudits. — Ces eaux, qui se trouvent à une demi-licue de l'endroit où était établi le camp, sont sulfureuses et ferrugineuses ; leur température s'élève jusqu'à 76 de- grès ; elles s'échappent de nombreuses sources, et déposent, sur le sol qu'elles parcourent, des sels calcaires, qui se rencontrent çà et là , on très grand nombre, sous la forme de masses ou de cônes de vingt à vingt-cinq pieds de hauteur, et qui, vus de loin, sont d'un effet non moins curieux que singulier. A peu do distance de ces sources, on aperçoit des ruines, dont quelques parties sont encore assez bien conservées, et qui attestent que du temps de la domination romaine, les eaux dont il s'agit étaient fréquentées. S. A. R. le duc do Nemours avait fait, le 2G septembre, son entrée au camp, où il était accompagné par les généraux Damrémont, Vallée et de Fleury ; un ordre du jour avait annoncé la nouvelle or- ganisation de l'armée. Entr'autres mesures, l'artillerie fut partagée en deux divisions, I'état-major et le grand parc. Par suite de cette disposition, le commandement du parc de siège fut réuni à celui du parc de campagne qui était déjà sous les ordres du chef d'escadron Gellibert ; et Maléchard fut placé sans emploi déterminé à I'état- major de l'artillerie. Mais jamais le vrai mérite ne reste méconnu et délaissé ; et dans une affaire aussi capitale, aussi périlleuse que celle qui se préparait, Maléchard no pouvait demeurer long temps à un tel poste. Aussi le verrons-nous remonter rapidement à la position élevée dont il venait de descendre. Tout était prêt pour marcher sur Constantine. De nouvelles trou- pes étaient arrivées à M'jez-Ammar immédiatement après le prince ; et le 1 e r octobre, à sept heures du matin, l'on se mit en route. Le lieutenant général, commandant en chef l'artillerie, était avec