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née et la victoire quelque temps incertaine. Pendant ce déplorable
conflit, Maléchard ne quitta point son poste, et sut concilier l'accom-
plissemnt de ses devoirs militaires, qui marchaient les premiers,
puisque c'est le salut de l'Etat qui les impose, avec les ménagements
et les égards qu'il devait à sa ville natale. Les Lyonnais n'oublieront
pas les services qu'il leur a rendus dans ces déplorables jour-
nées (1).
   Maléchard, qui ne tarda pas à être nommé officier de la Légion-
d'Honneur (2), resta en garnison à Lyon durant trois années, et
consacra tous les instants de loisir que lui laissait son service à per-
fectionner celui de son arme, et spécialement le bien-être physique
et moral de ses soldats ; il mit un soin tout particulier, tout pater-
nel, à rendre plus parfait l'enseignement primaire qui leur était
donné. La méthode des Frères de la doctrine chrétienne lui ayant
paru la meilleure, et l'admission des artilleurs dans leurs écoles
élant impossible, il eut le courage de prendre lui-même des leçons
de ces religieux pour se pénétrer de leurs principes, afin de les
appliquer à cet enseignement. Suivant nous, cette action est toute
aussi glorieuse qu'un hauffait.
   Au commencement de 1837, le bruit se répandit que le gouver-
nement se décidait à faire une nouvelle expédition en Afrique, afin
de tirer uno éclatante vengeance de l'échec que nos armes avaient
essuyé l'année précédente sous les murs de Constantine. L'expé-
rience avait démontré que de très-grands obstacles étaient à vaincre
pour s'emparer de cette ville dont la nature a fait une forteresse
presque inexpugnable, et que la difficulté des chemins, ainsi que b

   (1) Des ordres dont l'exécution aurait été désastreuse pour une partie des
habitasIs lui ayant été donnés, il prit sur lui de ne point y déférer, sous
prétexte qu'il ne les avait point reçus par écrit. « Y auriez-vous regardé de
si près en pays étranger ? » lui dit un jour un de ces hommes que l'exagé-
ration fiévreuse de l'esprit de parti fait paraître plus cruels qu'ils ne le sont
en effet. « Assurément non, répondit vivement Maléchard; maisautre chose
est de faire la guerre en pays ennemi, ou de la faire dans son propre pays
et contre ses concitoyens. »
   (2) Le 16 mai 1834,