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  nommée restent muettes pour eux; leurs hauts faits demeurent ignorés
  de tous, sauf du petit nombre de braves qui en ont été les témoins,
  leur corps est abandonné, presque sans sépulture, sur la terre étrangè-
,re,qu'ilsontarrosée de leur sang; etles regrets qu'excite leur glorieux
 trépas sortent à peine de la famille par qui leur perte est déplorée!...
     Loin de moi, dans ce rapprochement, la pensée de déverser aucun
  blâme sur les légitimes hommages rendus, à tant de litres, au génie
 et au courage de ces hommes qui doivent leur haute position à l'élé-
 vation de la naissance, comme à celle du mérite et du savoir ! à ces
  illustres généraux dont s'enorgueillit la France, et à la mémoire des-
quels clic ne saurait donner trop de larmes ! Mais lorsque ces héros
 sont moissonnés sur (e champ de bataiiie par le fer et Je [eu, ou dans
 les camps parles épidémies, peut-être encore plus meurtrières, me
 sera-t-il permis de regretter que leur souvenir soit si cruellement
 délaissé. Ils sont tombés comme les feuilles au premier vent d'autom-
 ne, et comme elles, leur chute n'a été accompagnée d'aucunbruit !..
     Eux aussi pourtant ont payé la victoire de leur vie, et d'une vie
 d'autant plus précieuse, que la nature semblait la leur promettre
 plus longue ; eux aussi pourtant ont bien mérité de la patrie ! Ce
 sang qu'ils ont versé pour elle, c'était le plus pur de son sang; cet
 avenir qui s'ouvrait devant eux riche et brillant était son espérance
 et peut-être sa gloire!... et qu'obtiennent leurs mânes pour prix de
tant de sacrifices?... la douleur de quelques amis, le désespoir d'une
famille, d'une mère, qui n'avait peut-être que son fils pour protec -
teur et pour soutien, et qui n'a pas même la triste consolation de
pouvoir pleurer sur son tombeau .'... mais de reconnaissance publi-
que et de récompense nationale.... aucune ! la loi même, qui charge
l'Etat de pourvoir aux besoins des enfants dont le pore est mort dans
les combats, ne lui impose aucune obligation lorsque c'est lefilsqui
est ravi ainsi à sa malheureuse mère!... et devant cette fatale
contradiction de la loi, vient échouer le bon vouloir paralysé des

je l'ai puisé à des sources certaines : les îettres de Malécïiard, les documents
officiels et les renseignements verbaux ou écrits qu'oui bien voulu me pro-
curer des officiers, des généraux même, témoins de tout ce qui s'est passé
sur cette terre d'Afrique. De semblables témoignages sont dos autorilés, et
méritent une foi entière.