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famille, sont de véritables chefs-d'œuvre. On cite encore
les vitraux des frères Crabeth à Gonda en Hollande.
   Des deux talents les plus originaux que la France pos-
séda alors, Robert Pinaigrier et Augrand Leprince, il ne
nous reste guère (si Ton en excepte les vitraux épars, pré-
cieusement conservés dans quelques cabinets) que les fe-
nêtres de la chapelle de la Vierge dans Féglise de Saint-
Gervais à Paris, du premier ; et la plupart des fenêtres de
l'église de Saint-Etienne à Beauvais, du second. Profon-
dément versé dans la connaissance et le sentiment des
ressources de son art, Pinaigrier à su donner à ses vitraux
un charme d'harmonie qu'on ne retrouve pas à un degré
aussi élevé dans ceux de Leprince. Ses teintes d'une pureté
et d'une richesse admirable ne sont jamais absorbées par
les ombres placées avec intelligence; ses têtes et ses nuds
conservent une transparence qui supplée à ce que ce genre
de peinture refuse de vérité aux carnations. Ses figures
occupaient presque toujours toute la hauteur du tableau;
le champ se trouvant ainsi très resserré, les parties claires
qui le composaient ne pouvaieut nuire à l'effet des parties
teintées et ombrées. Outre un grand nombre de vitraux à
compartiments, l'église de Beauvais possède des fenêtres
de Leprince où se développe un sujet unique, mais aucun
lien de composition ne x'éunit les figures de ce tableau qui
représente le jugement dernier ; le Christ se détache sur
un fond bleu vif qui figure le ciel, sur lequel on voit le
soleil, la lune, les étoiles, etc., etc. Tout cet assemblage
criard de couleurs est loin de valoir la chaleur de coloris
de Pinaigrier que Cousin lui-même n'effaçait pas. La révo-
lution a détruit un monument admirable de la rivalité
de ces deux artistes qui existait dans l'église de Saint-
Gervais; c'étaient les vitres supérieures du chœur qu'ils