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199 famille, sont de véritables chefs-d'œuvre. On cite encore les vitraux des frères Crabeth à Gonda en Hollande. Des deux talents les plus originaux que la France pos- séda alors, Robert Pinaigrier et Augrand Leprince, il ne nous reste guère (si Ton en excepte les vitraux épars, pré- cieusement conservés dans quelques cabinets) que les fe- nêtres de la chapelle de la Vierge dans Féglise de Saint- Gervais à Paris, du premier ; et la plupart des fenêtres de l'église de Saint-Etienne à Beauvais, du second. Profon- dément versé dans la connaissance et le sentiment des ressources de son art, Pinaigrier à su donner à ses vitraux un charme d'harmonie qu'on ne retrouve pas à un degré aussi élevé dans ceux de Leprince. Ses teintes d'une pureté et d'une richesse admirable ne sont jamais absorbées par les ombres placées avec intelligence; ses têtes et ses nuds conservent une transparence qui supplée à ce que ce genre de peinture refuse de vérité aux carnations. Ses figures occupaient presque toujours toute la hauteur du tableau; le champ se trouvant ainsi très resserré, les parties claires qui le composaient ne pouvaieut nuire à l'effet des parties teintées et ombrées. Outre un grand nombre de vitraux à compartiments, l'église de Beauvais possède des fenêtres de Leprince où se développe un sujet unique, mais aucun lien de composition ne x'éunit les figures de ce tableau qui représente le jugement dernier ; le Christ se détache sur un fond bleu vif qui figure le ciel, sur lequel on voit le soleil, la lune, les étoiles, etc., etc. Tout cet assemblage criard de couleurs est loin de valoir la chaleur de coloris de Pinaigrier que Cousin lui-même n'effaçait pas. La révo- lution a détruit un monument admirable de la rivalité de ces deux artistes qui existait dans l'église de Saint- Gervais; c'étaient les vitres supérieures du chœur qu'ils