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200 avaient peintes en concurrence. Un fragment du martyr de Saint-Laurent, par Jean Cousin, est tout ce qui reste de cette lutte : il y a encore une belle vitre du même dans une chapelle latérale qui représente, dans sa partie infé- rieure, le jugement de Salomon; l'amortissement est rempli par deux autres scènes de proportions réduites, dont la plus remarquable est la réception de la reine de Saba. La quantité de belles vitres produites à cette époque en France est immense, puisqu'après deux siècles de destructions, il est peu de villes où Ton n'en retrouve de précieux vestiges. A la fin du XVI e ou au commencement du XVII e siècle, quand les peintres verriers durent se borner aux petites compositions, naquit une nouvelle méthode appelée pein- ture en apprêts. Elle consistait à peindre tout un. sujet sur un seul morceau de verre que l'on cuisait ensuite, mais ce procédé exigeait de si grands soins et une telle dextérité que rarement il arrivait à bien ; les couleurs perdaient aussi de leur éclat et de leur solidité; ce fut alors que l'art des vitraux commença à décheoir; nous citerons en preuve les fenêtres de Sainte-Gudule à Bruxelles exécutées par Dièpenbecke, élève de Rubens^ dans la chapelle parallèle à celle décorée par Roger van der Weyde, et les vitres du collège d'Oxford par Abraham van Linge; dans la première, le vert est la seule couleur qui ait conservé son éclat, et dans la même chapelle les couleurs d'une fenêtre, exécutée en 1687 par Henry Gilles, sont complètement effacées. Le Viel dit, en parlant de la peinture de Dièpenbecke : « Son ton « est à peu près celui des dessins lavés ; il y a bien plus « d'harmonie que dans tout ce que le vulgaire admire « dans ces vitrages où le jaune, le bleu, le rouge ne sont « qu'autant de pièces de marqueteries sans intelligence et