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terre. Les deux péninsules, malgré l'esclavage de l'une et les
guerres civiles de l ' a u t r e , brûlent de se réveiller pour rap-
peler l'importance que leur donnaient aux siècles passés les
a r t s , l'industrie et le négoce. L'Amérique du Nord enfin sem-
ble demander au continent le surcroît de sa population pour
remplir des déserts que, par prévoyance peut-être, elle a sil-
lonnés de canaux et de chemins de fer.
   En un m o t , le mouvement est g é n é r a l , et d'un bout du
monde à l ' a u t r e , il n'y a qu'un cri répété qui appelle l'in-
dustrie et tous les bienfaits qu'elle traîne à sa suite, et ce
cri est ensuite plus énergiquement traduit en volonté par les
masses populaires, qui comprennent en lui leur émancipa-
tion et leur bien-être successifs.
   On doit comprendre que de ce mouvement universel sur-
giront pour la société entière des faits qui l'instruiront, et
par là ne seront pas une des moindres causes de son éléva-
tion. La relation philosophique de ces faits formera une his-
toire industrielle qui, si elle est écrite de nos jours^ suffira pour
illustrer notre siècle, déjà illustre par l'ombre de celui qui
propagea les lumières en publiant l'Encyclopédie. Selon nous,
l'éducation du peuple est aujourd'hui dans son histoire indus-
trielle autant que dans son histoire politique. En résumé,
l'industrie, au milieu de la révolution civilisatrice qu'elle
opère peu à peu au sein de la société, peut encore nous ins-
truire en déroulant sous nos yeux toutes ses époques de pros-
périté et de décadence.
  Que ceux donc qui aujourd'hui se sentent, dans notre siècle
positif, éloignés des labeurs industriels, par goût et par ca-
ractère, soldent à la société le paiement d'une dette que tout
homme contracte en naissant, celle de se rendre utile, et
qu'ils écrivent pour elle l'histoire industrielle des nations et
des villes, au sein desquelles ils sont appelés à fournir leur
carrière. Ainsi , à Lyon , la seconde ville de F r a n c e , à Lyon,
où un art chassé de Florence par les discordes des Guelfes
et des Gibelins, vint chercher, au quinzième siècle, un asile