Revue du Lyonnais » série 1 - n°8 ( 1838 ) » pp.092

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tes, la domination et la force matérielle furent, comme l'on
sait, leur plus puissant mobile.
   Ainsi, lorsqu'après avoir réfléchi sur notre histoire sociale,
on voit le monde amené par la religion et l'industrie au point
de civilisation où il est aujourd'hui, on ne peut s'empêcher
de bénir la première pour ce qu'elle a fait, et de protéger
la seconde pour ce qui lui reste à faire.
   Et de même aujourd'hui que chaque croyance a ses défen-
seurs, chaque industrie aura les siens : tout peuple alors qui
lui devra la vie, attaché à elle par les liens de la reconnais^
sance, devra être fier de son origine commerciale avec tout
autant d'audace que la caste patricienne l'était, au siècle der-
nier, de sa souche nobiliaire; et sur le front de toutes les
jeunes populations qui maintenant, par leur intelligente acti-
vité peuplent les villes autrefois désertes , et sèment l'abon-
dance là où était la misère, l'égalité là où était la domina-
tion , on posera des couronnes industrielles, et non pas ces
iauriers sanglants que nos pères moissonnaient sur le champ
de bataille : de là pour nous des titres qui seront véritablement
nobles et grands, parce qu'ils tireront leur origine du bonheur
 social. Ce sera à nos enfants seulement de rendre héréditaire
 cette noblesse que nous devrons partager avec le peuple des
 travailleurs.
   On peut espérer toutes ces c h o s e s , car, de nos jours, les
Å“uvres de l'industrie sont tellement admirables, que nous
pouvons aisément encore attendre d'elle d'autres prodiges.
   Déjà, à sa voix, tous les peuples civilisés ont répondu. —
L'Angleterre, bardée de fer comme un chevalier du moyen-
âge j nous effraie du cliquetis de ses machines ; la Suisse et
la jeune Allemagne se couvrent de fabriques et de manufac-
tures de tout genre, et les exploite avec un courage opiniâtre.
La Prusse et la Pmssie mettent leur noblesse et leurs capi-
talistes à la tête de toutes leurs entreprises , en élayant leur
inexpérience industrielle de tout ce qu'elles peuvent emprun-
ter aux pays les plus avancés, comme la France et l'Angle-