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• 84 abandonna ses occupations littéraires depuis 1731 jusqu'en 1735, époque où il se proposa de donner une nouvelle éditior* des Œuvres de Boileau, considérablement augmentée et purgée de toutes les pièces étrangères dont l'avidité des libraires de Hollande avait farci les précédentes (1). Il travailla donc presque aussitôt, mais je ne sais par quel contre-temps la eopie qui était prête depuis la fin de l'année 1737 ne fut envoyée à l'imprimeur qu'au mois de mars 1740 , ni par quelles raisons ce même i m p r i m e u r , après en avoir sus- pendu l'impression pour entreprendre celle d'un commen- taire sur N e w t o n , par les PP. Le Seur et Jaquier, ne la reprit jamais. La fin de la vie de Brossette fut un tissu d'infirmités qui l'empêchèrent de mettre la dernière main à son recueil des lettres de Rousseau (2). Réfugié à Bruxelles, celui-ci lui écri- vait le 11 janvier 1737 : « Je ne sais si je dois vous re- mercier ou me plaindre de l'honneur que vous avez fait à mes lettres de les conserver. Prenez garde que votre amitié ne vous ait point aveuglé sur leur peu de valeur, et qu'un jour elles ne tombent en des mains peu soigneuses de ma ré- putation , qui pourront en abuser aux dépens de ma m é - moire.,Je n'ai jamais songé à faire de belles lettres; je les dé- cris au courant de ma p l u m e , comme un vrai paresseux q u e je suis , cherchant à dépêcher la besogne plutôt qu'à la p o - lir..... (3). » C'est donc à Louis Racine, et non point à Bros- s e t t e , que l'on doit les Lettres de (J.-B.) Rousseau sur dif- férents sujets; Genève, Barillot et fils, 1749, 5 vol. in-12, recueil utile, mais sans ordre de dates, sans tables des ma- tières et sans notes. Il présente un grand nombre de lettres (1) Œuvres de Rousseau, ibid., p. 545. (2) Brossette avait réuni ses lettres à celles de Rousseau : « Tout cela fait an recueil de deux volumes in-folio, » écrivait-il en 1736. Œuvres de J.-B. Rousseau, t. v, p. 342. (3) OFAivres de Rousseau, iliid., p. 346.