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439 au confluent du Rhône et de la Saône (1). Elle ne fut d'abord qu'un simple oratoire, dédié à Sainte Blandine , qui fut au nombre des l\j premiers martyrs de la ville de Lyon, nommés les martyrs d'Ainay. —• Saint Badulphe fixa sa demeure auprès de cet oratoire souterrain ; plu- sieurs disciples, attirés par la renommée de ce pieux ana- chorète, vinrent se réunir à lui, et de là un monastère dont il est regardé comme le premier abbé. — Au cin- quième siècle , les religieux de cette abbaye embrassèrent la règle de Saint-Martin. Dans le commencement du VII e siècle, la reine Brunehault fît rebâtir, avec une royale somptuosité, l'église et le monastère d'Ainay. Elle en- voya en même temps à cette église des reliques de saint Pierre et de saint Paul, dont Grégoire-le-Grand lui avait fait présent.—L'œuvre magnifique de Brunehault fut dé- truite de fond en comble par les Sarrasins. Il fallut qu'Amblard, premier archevêque de Lyon, fît, au Xe siè- cle, reconstruire tous les bâtiments saccagés. Cette recons- truction dura près de deux siècles, puisque l'église ne fut consacrée que dans le XII e , par le pape Pascal II qui, étant venu chercher des secours en France contre les empereurs, eut occasion de traverser Lyon. Cette consé- cration eut lieu sous Farchiépiscopat de Josserand , eu 1106. L'église de Saint-Martin d'Ainay, Monsieur le Mi- nistre, a vu les calvinistes du XVI e siècle maîtres de la ville de Lyon, et les révolutionnaires de 1793 passer sur ses murs, sans que ni les uns ni les autres ayent pensé (1) La jonction du Rhône et de la Saône était alors beaucoup plus voisine du quartier actuel de Bellecour. La presqu'île Perrache a été conquise par l'art.