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gieuses, un grand nombre de personnes de sang royal.
Telle était sa splendeur, que l'abbesse des Dames de St-
Pierre, en qualité de suzeraine delà Tour-du-Pin, a reçu
fréquemment foi et hommage de la part des sires de ce
n o m , dont les descendants ont régné sur le Dauphiné, et
des comtes de Savoie qui forment la tige des princes ac-
tuellement régnants de Sardaigne.— L'abbesse des Dames
nobles de Saint-Pierre se qualifiait ABBESSE PAR LA GRÂCE
DE DIEU, et dans les processions son chapelain portait
devant elle une crosse comme marque de sa haute dignité.
   Je ne vous entretiendrai pas, Monsieur le Ministre, des
diverses révolutions intestines qui se passèrent dans ce
monastère, dont quelques-unes eurent un prodigieux r e -
tentissement et offrent un grand intérêt historique; je ne
vous parlerai ni des démêlés de son abbesse avec l'arche-
vêque de Lyon , du nom de Rohan, ni des augustes visites
que reçut le monastère. Cette noble communauté était ar-
rivée au plus haut degré de gloire et d'éclat, lorsqu'en T 5 6 2 ,
le baron des Adrets, fit le siège de la maison, la pilla et
la saccagea. Ces dévastations nécessitèrent une reconstruc-
générale, et elle eut lieu cent et quelques années plus
tard.
   Combien serait précieux pour l'art. Monsieur le Mi-
nistre, l'illustre manoir des Dames de Saint-Pierre, s'il
existait encore avec toutes ses dates et ses variétés archi-
tectoniques ! On y verrait et les restes du monument pri-
mitif fondé par Aldebert, et les soudures ou reconstruc-
tions du saint évêque Ennemond, et les richesses de l'é-
cole byzantine, dans la restauration attribuée à Leidrade.
Le temps, la main des hommes, plus dévorante que l u i ,
nous ont ravi cette intéressante mosaïque monumen-
taire.