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318 revenu sans doute était considérable, mais nullement en rap- port avec les immenses richesses qu'on lui supposait. Enfin, pour revenir à la prétendue découverte des trésors juifs, j'emprunte ce dernier passage à la Biographie : « Les biens de F l a m e l , une fois multipliés dans l'opinion , on voulut en découvrir la source : les uns ont dit qu'il les tenait des Juifs, q u i , chassés de la France#5ravaicnt chargé du recouvrement de leurs créances. Le président Hénault, Sainte-Foix et d'au- tres ont démontré l'absurdité d'une pareille origine. L'auteur du comte de Gabalis émet ironiquement ou sérieusement une assez bizarre opinion. Il admet l'acquisition des figures d'A- braham , juif; mais ce l i v r e , suivant l u i , n'était qu'un indice emblématique des divers lieux où les Juifs exilés du royaume avaient enfoui leurs trésors , et ce fut le Rabbi-Nazard qui lui en donna l'interprétation. Au reste , Yillars connaissait mal F l a m e l , puisqu'il en fait un chirurgien, et qu'il le fait voyager à Piome et à Naples. » Cette version diffère quelque peu de celle donnée dans les Mélanges, mais la solulion doit en être la même. Portons maintenant nos regards sur des événements moins fabuleux. Le fils de Philippe-le-Bel, Louis-le-Hutin, monta sur le trône de France en 1814 , et ne l'occupa que deux ans, au bout desquels il mourut. Ce faible espace de temps lui suffit pour échouer dans son expédition, charger d'impôts le clergé en même temps que le peuple, et vendre les charges de judi- calure. La soif d'argent dont Louis était tourmenté le fit pen- ser au troupeau juif ; il lui permit l'entrée de son royaume , moyennant un tribut prélevé sur chaque tête. Les Israélites payèrent l'énorme somme de cent vingt-deux mille cent vingt- cinq livres , et furent admis. Je n'ai pas besoin de rappeler qne L y o n , compris désormais dans le royaume de F r a n c e , leur fut ouvert comme toute autre ville. Il semblait du moins que celte rentrée coûteuse ne serait pas tout-à -fait dérisoire. L o u i s , en effet, assura aux Israélites douze ans d'un libre séjour en France ; de p l u s , il confirma l'exercice de leurs