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262 quelque talent qui le rendît plus utile à son maître. Ainsi la peine la plus élevée est de 300 sols ; et voici que lorsqu'il s'agit d'un Juif frappant un chrétien, cette peine se trouve insuffisante , il faut l'amputation d'un poing ou 87 sols d'or, somme vraiment r u i n e u s e , si l'on se reporte à l'époque où elle devait être payée. Bien mieux, l'action d'avoir porté la main sur la personne d'un prêtre ne pouvait être rachetée que par la perle de la vie^ et nous voyons que déjà la con- fiscation était établie chez nous au préjudice des Juifs. Ainsi, pour nous résumer, nous pouvons dire que , dès les premiè- res années du "VIe siècle, la colonie israélite établie à Lyon était assez importante pour fixer l'attention du législateur, assez remuante et oppressive pour motiver des dispositions sévères, assez riche et puissante enfin pour que Gondebaud l'assujettisse à compter des sommes si fortes , que la plu- part des chrétiens n'aurait pu les payer. Cette présomption que nous avons sur les richesses des Juifs ne saurait étonner; ce peuple trouva dans Lyon tous les éléments nécessaires au développement de son esprit com- mercial ; notre grande cité profitait depuis long-temps de sa position topographique pour commander le commerce des Gaules ; plusieurs foires y étaient établies ; chaque nation s'y donnait rendez-vous pour échanger les produits de la nature, ceux de l'industrie naissante et des armures. Les Juifs se livraient à ces sortes de trafics avec une ardeur toute nou- velle ; ils s'adonnaient principalement au commerce des vins et de la boucherie. Bientôt l'activité déployée par eux dans ces négociations leur procura la fortune et une certaine i m - portance. Une question se présente ici : la colonie juive pos- sédait-elle alors une synagogue ? Sans contredit, les Israé- lites se réunissaient pour procéder en famille à l'exercice de leur culte; mais comme rien n'établit qu'ils eussent dès cette époque un édifice consacré à leur religion, nous devons pré- sumer qu'ils y avaient destiné une de leurs habitations. On pourrait, il est vrai, déduire le contraire d'une lettre écrite