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par saint Agobard, dans le YIXe siècle ; mais ses expressions ne
sont point assez cathégoriques, et d'ailleurs il n'est guère pro •
bable que les rois bourguignons, soumis dès le principe à
l'influence des lois épiscopales, aient consenti à reconnaître
le culte judaïque, en permettant l'érection d'une synagogue
publique.
    Les lois gombeltes régirent Lyon jusqu'au règne de Louis-
le-Débonnaire; cependant il n'est pas douteux que notre ville
se ressentit plus ou moins de l'esprit de la législation fran-
çaise qui se travaillait autour d'elle. D'ailleurs l'autorité des
conciles tenus dans ces temps dicta la conduite de la puis-
sance ecclésiastique lyonnaise. Ainsi, sans affirmer que la
colonie juive dont nous faisons l'histoire, se soit ressentie
directement des décisions politiques ou religieuses prises
ailleurs que dans notre ville, je dois jeter un coup-d'Å“il sur
notre histoire française jusqu'au règne de Charlemagne.
    Il est à remarquer au reste que Childebert, Chilpéric, Clo-
taire II et Dagobert, dont nous allons parler, furent égale-
ment rois de Bourgogne par leur descendance de Clovis , au-
quel Malhilde avait apporté la Bourgogne en dot (1).
    En 540, Childebert défend aux Juifs d'avoir des esclaves
chrétiens ; Chilpéric leur rend tous leurs droits. Plus tard et
vers l'année 615, Clotaire II ôte aux Israélites le droit d'in-
tenter une action contre les chrétiens. Dix-huit ans après ?
Dagobert lance contre eux un édit de bannissement. Tels sont
pendant ces premiers siècles les mesures vexatoires prises
par la royauté française (2). Pendant le cours de ces années ,
plusieurs conciles furent convoqués dans la France actuelle
et tous ou presque tous s'occupent des Juifs.
   Déjà en 465 , le concile de Vannes défend aux ecclésiasti-
ques de fréquenter les Juifs et de manger avec eux. Un autre
concile tenu dans la ville d'Agde, en 506, étend cette prohi-
bition aux laïques. Onze ans après, la même défense estrenou-

  (1) Menestrier, livre iv àel'ffisloire consulaire.
  (2) Voir la dissertation savante de M. Beugnot sur les Juifs du Moyen-Age.