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les Lyonnais par le trait suivant : Un d'entr'eux ayant de-
mandé une audience au pape , fut repoussé insolemment par

 entre les Lyonnais et l'Eglise, sous l'archevêque Rodolphe de LaTourette et
Béraud de Goth son successeur, Philippe-le-Bel, sur la demande des ha-
 bitants de Lyon, ordonna à son bailly de Màcon de protéger les habitants de
 Lyon, si l'on voulait exercer quelque violence contre eux. Le bailli de Mâcon
 établit alors les officiers du roi au palais de Roanne. L'église de Lyon voyait
alors décroître son autorité de jour en jour; elle avait à lutter non-seule-
ment contre les habitants de Lyon, mais encore contre ses puissants voisins,
 le comte de Forez, le sire de Beaujeu et le comte de Savoie, qui empiétaient
 chaque jour sur ses domaines. L'archevêque Henri de Villars se montra en-
 core plus intolérant que ses prédécesseurs ; prenant parti pour le pape Bo-
niface VIII contre Philippe-le-Bel, il défendit aux Lyonnais les appels au
 baillage de Mâcon , et sur leur refus d'obéir, jeta un interdit sur la ville ;
 mais ne se croyant pas en sûreté à Lyon, il se retira à Rome auprès du pape.
 Henri de Villars étant mort en 1301, Louis de Villars, son neveu, lui suc-
 céda sur le siège épiscopal de Lyon. Il marcha sur les traces de son prédé-
 cesseur. Dévoué comme lui à Boniface VIII, il se fit l'approbateur de la fa-
 meuse bulle du pontife, AusculatafiU, adressée à Philippe-le-Bel, et dans
 laquelle se trouve ce passage : « Vous traduisez à votre tribunal les prélats
 et autres ecclésiastiques de votre royaume , touchant même les biens qu'ils
ne tiennent pas de vous en fief; vous ne leur permettez pas d'employer le
glaive spirituel contre ceux qui les offensent ; enfin vous traitez si mal la
 noble église de Lyon, et l'avez réduite à une telle indigence , qu'il est bien
difficile qu'elle s'en relève , et cependant elle n'est point de votre royaume,
car nous sommes parfaitement instruits de ses droits, nous qui avons été cha-
noine de cette illustre église. » La mort de Boniface VIII vint mettre fin à
 ces discussions. Benoît XI, qui lui succéda, mourut après avoir occupé le
 Saint-Siège pendant huit mois. Philippe-le-Bel mit alors tout en œuvre pour
faire élire un pape dévoué aux intérêts de la France , et en vint à bout au
moyen des intelligences qu'il avait pratiquées avec le cardinal de Prato. Ber-
trand de Goth fut élu sous le nom de Clément V, et couronné à Lyon en
 1305 ; le roi de France assista à ce couronnement. Clément V, qui devait
son élection à Philippe-le-Bel, avait consenti à remplir plusieurs conditions
que celui-ci lui avait imposées pour prix de son élévation ; l'une de ces con-
ditions resta secrètes. Plusieurs historiens ont dit que ce fut la translation
du Saint-Siège à Avignon ; d'autres ont prétendu que c'était l'abolition de