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l'huissier qui gardait l'entrée de l'apparlemenl du pontife ; le
Lyonnais irrité coupa la main de l'huissier ; celui-ci s'étant

l'ordre des Templiers. La translation du Saint-Siège était naturellement ame-
née par les troubles de l'Italie. Quant à l'abolition des Templiers, on sait que
la puissance de cet ordre religieux et militaire inquiétait la cour de Rome
autant que Philippe-le-Bel, et que Clément V s'empressa de les faire con-
damner. Il ne pouvait donc y avoir aucun inconvénient à lui parler de cette
mesure avant son élection. S'il nous est permis d'émettre notre opinion, nous
dirons que cette condition secrète imposée au pape par Philippe-le-Bel pouvait
bien être de lui aider à faire passer Lyon sous sa domination ; car le roi de
France avait certainement à cette époque l'intention d'établir son autorité à
Lyon aussi solidement qu'il le pourrait; mais, instruit par l'expérience et les
entraves que lui avait opposées Boniface VIII, il savait que l'appui du pape
lui était indispensable pour exécuter son projet. Philippe-le-Bel devait crain-
dre cependant que le futur pontife n'éprouvât quelque répugnance à prendre
l'engagement de le seconder pour dépouiller un souverain ecclésiastique
dont l'autorité émanait en quelque sorte du Saint-Siège , et comme il tenait
avant tout à l'élection de Clément V, il attendit sans doute qu'elle fût ter-
minée pour lui faire part de ses desseins. Notre opinion se trouve appuyée
par le zèle avec lequel Clément V, après son couronnement, soutint les
projets du roi, dans une bulle où il cherche à prouver, par des raisons faciles
à réfuter, que les rois de France ont eu , de temps immémorial, des droits sur
la ville de Lyon. (Voyez cet acte dans Ménestrier, Histoire consulaire, preuves,
pages 17 et 18.) Il est vrai, dit-il, que quelques archevêques, trahissant leurs
serments, usurpèrent ces droits ou reconnurent les tenir d'autres princes;
mais'cela ne peut pas préjudicier aux droits acquis; enfin il ajoute, et c'est
ce qu'il dit de plus juste dans celte bulle, que le comte de Lyon et de
Forez tenait anciennement le comté de Lyon en fief du roi de France, lors-
qu'il fit échange de ce comté en 1173, avec le consentement du roi; que
par conséquent l'église de Lyon , en se substituant au comte de Lyon et de
Forez , devait continuer à tenir en fief du roi la ville de Lyon; car celui-là
 possède au nom de qui on possède, et le seigneur d'un fief le possède par
 son vassal. Nous ferons observer cependant que cet acte d'échange fut aussi
 approuvé par l'empereur Frédéric Barberousse. Les terres que l'Eglise de
 Lyon donna en échange au comte de Lyon et de Forez ne furent point recon-
 nues être tenues par celui-ci en fief de l'empereur ; mais ces terres furent
 au contraire mises sous la suzeraineté du roi de France; par conséquent,
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