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 manis pestiientia sœviit ; -c'est un petit in 4° d'une écriture Irès-
  nelte, et d'une assez bonne latinité. Il en existe une traduction
 française, toujours aux Manuscrits de notre Bibliothèque, et
 avec le titre suivant : Traité de l'état pitoyable auquel se trouva
 la province des Capucins de Lyon, pendant le temps de la peste,
 en l'an 1628.5 format petit in-4°. Comme on le voit, ce volume
 se borne aux événements qui regardent l'Ordre des Capucins,
 et au récit des efforts que firent ces bons Religieux pour dis-
 puter à îa maladie les victimes qu'elle frappait chaque jour.
 Griîlot avait déjà bien dit quelque chose des chefs de la pieuse
 croisade qui se dissémina sur tous les points du royaume où
 sévissait le fléau , mais ce n'était pas assez ; et le P. Michel-
 Ange a pu, sans venir sur les brisées de son devancier, écrire
 l'histoire de ses Frères, au temps de la peste de 1628. Ainsi
 rc' Ireint, le cadre a son mérite et son utilité. L'année même
 où îa peste éclata, le P. Jean-Marie de Nolo, général de l'Ordre
 des Capucins, venait de présider le 42e chapitre de la province
 de Lyon, tenu dans notre ville , au couvent de Saint-François,
 vers la fin de juillet. Quand le P. de Noto fut parti, les Re-
ligieux, deux jours après la clôture du chapitre, le 31 du
 même mois , se virent appelés par l'archevêque et par Mes-
sieurs de la ville à voler au secours des pauvres malades. La
peste avait commencé au village de Yaux, à une lieue de Lyon ;
elle s'était jetée dans le faubourg de la Guillotière (1), puis en-
fin dans la ville, qu'elle envahit d'une extrémité à l'autre ,
presque en un même jour. « Ce mal contagieux fut donc des-
couvert sur le milieu d'aoust, et, tout au commencement,
mourut, pour marque de mauvais présage et d'un si funeste
présage, Monseigneur l'archevêque Charles Miron, lequel
étant allé visiter les Religieux de Notre-Dame de la Déserte,
fut surpris d'une si rude et si pressante apoplexie qu'à peine
le put-on rendre assez, à temps dans son palais archiépiscopal,
où *èt après il rendit l'arne. » Dès que la maladie se fut décla-


  (1) L'Esguillotiere, dans la trad. du P. Micliel-Ange.