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et jamais depuis sa plus tendre enfance il n'avait quitté
d'un seul jour le chef de la noble lignée des princes danois,
jusqu'à ce que la vieillesse eût glacé ses membres et détruit
sa vigueur. D r o o n , frère d'Anquetin, était le plus sage con-
seiller de tous les Danois, comme il en avait été autre-
fois le chevalier le plus vaillant. Gloriande les envoya
tous deux à la recherche du bon Danois Oger. Us se hâ-
tèrent tout le jour et coururent toute la nuit. Vers l'ap-
proche du second soir, ils trouvent des tentes dressées.
Oger et sa maisnie, assis sur l'herbe tendre, prolongeaient
depuis quelques heures un joyeux festin. Le bon Danois
était assis à la place d'honneur, une belle de ci, une belle
de là.
    Vîtes-vous jamais un écolier surpris par un maître sé-
 vère pendant qu'il est tout occupé à la confection d'un
 délit enfantin. Tel fut Oger lorsqu'il reconnut les deux
 vieillards et qu'il pensa à la belle Gloriande. Il rougit et
trembla, et malgré tous ses efforts pour garder une con-
tenance aisée, une larme de honte roula dans ses yeux.
   — Seigneur, lui dit Droon, le bon vieillard, je suis
envoyé vers vous par celle qui vous aime uniquement, et
qui tremble autant pour votre vie, aujourd'hui qu'elle
vous sait si près d'elle, que lorsque vous étiez au fond
de la Païénie , aux prises avec tous les géants. Après tant
de dangers heureusement bravés, elle ne peut croire à
son bonheur; elle doute si la mort ne lui pas ravi par
trahison son noble époux. Seigneur, empressez-vous d'ac-
courir.
   Oger le Danois lui répondit : vous allez savoir ce qu'il
dira :
   —Hélas ! celle qui m'aime uniquement, lorsque je veux
lui donner un baiser, elle détourne la tête et rne présente