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Les    s u p é r i e u r s de cette c o m m u n a u t é ,    ayant    découvert
d a n s leur novice de g r a n d e s d i s p o s i t i o n s ,   l'envoyèrent'à
R o m e afin q u ' i l perfectionnât          ses études et é p r o u v â t      sa
vocation. Ce fut sur cette t e r r e d'inspiration religieuse et
artistique     que le j e u n e     A n t o n i n , sans rien oublier          des
devoirs de sa position , se livrât avec u n e sorte de passion
à son goût p o u r les arts. 11 étudia les g r a n d s m a î t r e s , les
suivit dans leurs c o u r s , analysa leurs leçons et essaya de

 j)orlé de Conslanliuople. Gaston, gentilhomme dauphinois, aussi illustre par sa
fortune qu'il l'était par sa naissance, ayant sonfilsattaqué par la maladiequi
 désolait la province, se joignit à la foule qui allait prier sur les reliques de S.
Antoine ; il promit à ce saint, à l'ange du désert, si sa prière était exaucée , de
fonder un hospice pour les pèlerins, et de se consacrer lui et son fils, au ser-
vice des mala fes. Le ciel eut pour agréable cette généreuse détermination ;
Guindre, fils de Gaston , est miraculeusement guéri. Aussitôt après, le père
et le fils dépouillèrent leurs habits séculiers, et exécutèrent la résolution
 qu'ils avaient prise. Telle fut l'origine de cet ordre fameux qui commença
dans le Dauphiné , et se répandit bientôt dans toute la chrétienté. Le supé-
rieur prenait le titre d'abbé , et les religieux celui de chanoines réguliers.
Rien ne les distinguait de prêtres séculiers pour les habits ordinaires qu'un
T grec, couleur bleu de ciel , qui étsit placé sur le côté gauche de leur
soutane et de leur manteau. En quelques endroits ils se conformaient pour
le costume du chœur à MM. les chanoines des églises cathédrales près des-
quelles se trouvaient leurs maisous. L'empereur Maximilien I e r , pour témoi-
gner l'estime qu'il portait à cet ordre, lui donna pour armoiries celles de l'em»
pire , savoir : un aigle , éployé de sable , becqué , membre et diadème de
gueules, timbré d'une tiare impériale d'or, et sur l'estomac un écusson d'or
à un tau d'azur. L'abbé avait, par une concession du Dauphin viennois de
 1306, le droit de préséance dans les états du Dauphiné immédiatement après
Mgr. l'évèque de Grenoble , qui en était le président né. De cet ordre sont
sortis plusieurs cardinaux, beaucoup d'archevêques et d'évéques, et plusieurs
religieux éminents en doctrine et en sainteté , parmi lesquels nous ne devons
pas oublier le R. P. Jean Bourel, l'un des plus habiles mathématiciens que
la France ait eu. Cet ordre comblé de privilèges et pourvu d'un grand nombre
de bénéfices , subsista jusque vers la fin du dernier siècle , où la philosophie
dominant la poliiique faible d'un prince vertueux , le fit affilier à l'ordre de

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