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 le lieu où tant de fois je l'ai senti, avec la plénitude de son «narine , ce mo-
ment si doux et si beau, tomber sur la terre, tandis que se balançait la
lourde cloche dans la tour lointaine > q;ae l'hymne da jour mourant expirait
 dans les airs, que pas un souffle «e glissait à travers un -ciel couleur de rose,
et qwe les feuilles mêmes de la foret semblaient agitées par le frémissement
de la prière.
   Ave, Maria! c'est l'heure de la prière. Ave, Maria ! c'est l'heure de l'a-
mour. Ave, Maria! Permets que nous élevions nos regards vers ton fils et
vers toi. Ave, Maria ! Oh ! qu'il est beau ce visage ! et ces yeux baissés sous
la Colombe toute-puissante ! Qu'importe que ce ne soit là qu'une image peinte
qui frappe mes yeux ; ce tableaa n'est point une idole, c'est la réalité même.

                                     BÃRON , Don Juan, m,    102 et 403.

                                        I.
    Celui qui te vit une fois, ô Mère , ne s'éprendra jamais pour une créature
périssable ; se séparer de toi lui serait chose pénible ; il t'aimera toujours du
plus profond de son amé, car le souvenir de tes grâces dominera désormais
sa pensée.
   ie le sens bien, pour moi dans mon cceur, tu vois ce qui me manque.
Laisse-toi fléchir, douce Mère , donne-moi une fois au moins un signe de ta
clémence. Tout mon être repose-ea toi; viens près de moi, ne fût-ce qu'un
moment.
   Souvent, dans mes rêves, je t'ai vue si belle , si compatissante , ayant
sur ton sein un Dieu enfant, qui semblait avoir pitié de moi, enfant comme
lui. Mais toi, tu détournais ton auguste regard, et tu remontais dans les
brillants nuages.
   Infortuné , que t'ai-je donc fait ? Mes vceux ardents ne t'appellent-ils pas?
Tes chapelles saintes ne sont-elles pas mon lieu de repos? Reine bénie,
prends mon cœur, prends ma vie aussi.
   Tu sais, reine bien-aimée, que je te suis entièrement dévoué. N'ai-je pas,
depuis longues années, ressenti en secret tes douces faveurs? Lorsqu'à peine
je me connaissais moi-même , je suçais déjà le lait de tes saintes mamelles.
   Souvent tu descendis près de moi, et je te contemplais avec une joie
enfantine ; ton petit enfant me donnait sa main, pour me revoir ensuite ; tu
souriais, pleine de tendresse , et tu m'embrassais. Temps heureux, bonheur
 céleste !
   Ce temps heureux , il est aujourd'hui bien loin; .un sombre chagrin s'est
emparé de mon cœur ; j'erre ça et là, dévoré par la mélancolie ; me suis-je