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Ions répondaient : Requiescat in pace. Arrivés , ils y récitaient
les prières des trépassés , puis ils revenaient enlever le corps.
Le plus jeune d'entre eux, député pour cet office, baisait
d'abord la terre , montait ensuite sur l'échelle adossée à la
potence, coupait la corde, et, à l'aide d'un lacet, faisait
descendre le criminel du gibet. Son corps, enveloppé d'un
linceul, était alors déposé dans une bière que recouvrait un
drap noir, et porté par quatre des Confrères qui avaient
demandé à remplir ce soin pieux, ou qui avaient été choisis
à cet effet par le recteur.
  Rentrés dans leur chapelle , les Pénitents procédaient, avec
leur aumônier, à l'inhumation du cadavre dans le caveau
destiné aux suppliciés. Aussitôt après , on brûlait les cordes
qui avaient servi à l'exécution. Aucun étranger n'était admis à
ces derniers préparatifs. Le lendemain , on récitait de nouveau
l'office des morts, et une grand'messe de requiem était célébrée
pour le repos de l'ame du défunt*. En outre, des messes basses
étaient dites à la volonté du recteur, à des autels privilégiés.
    Les derniers devoirs rendus alors par la religion aux
malheureux que la loi retranchait de la société, qu'on les
compare à ceux que nous leur accordons aujourd'hui. C'est tout
au plus si nous recouvrons leur corps d'un peu de terre, et nous
ne le faisons que dans l'intérêt de notre conservation, dans celui
de la salubrité publique. Aucun ministre de Dieu ne préside
à cet ensevelissement, ni ne jette quelque prière sur ces

   * Les filles publiques étalent dans l'habitude d'assister à ce service funèbre,
 appelé la messe des pendus. Elles avaient, sans doute, choisi la chapelle
 de la Miséricorde comme le lieu où il leur était plus libre de prier seules.