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444 la femme sainte et la femme poète se trouvent également bien appréciées. Car Térèse aussi était poète, et l'on pourra en juger par ce sonnet dont nous emprentons la traduction à celte nouvelle Vie : A JÉSUS CRUCIFIX. I. Ce qui me porte à t'aimer, ô mon Dieu, ce n'est point le ciel que tu m'as promis; ce qui me porte à ne t'offenser plus, ce n'est point l'enfer si re- douté. II. Ce qui me touche, c'est loi, ô mon Dieu ! c'est de te voir cloué à cette croix et baffoué ; ce qui me touche, c'est de voir ton corps ensanglanté ; ce qui me touche, ce sont les angoisses de ta mort. III. Ce qui me touche enfin , c'est ton amour, et il me touche si fort, que , n'y eùt-il point de ciel, je ne laisserais pas de t'aimer; n'y eùt-il point d'enfer, je ne laisserais pas de te craindre. IV. Tu ne peux rien me donner pour que je t'aime; car, lors même que je n'attendrais pas tout ce que j'attends, je t'aimerais autant que je t'aime. Deux poètes, Sainte-Beuve et Didot, ont fait à cette pièce , si poétique déjà , les honneurs de leur poésie.