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besoin d'être vengée promptement, et qu'il fallait en envoyer
tous les jours soixante à la mort. Collol-d'Herbois écrivit aux
Jacobins de Paris. Il invita de choisir dans leur sein de coura-
geux Jacobins pour accélérer le jugement des Lyonnais, ajou-
tant qu'il n'y avait pas vingt patriotes à Lyon. Ainsi d'après
celle i e l t r e , on doit présumer que la municipalité , le club
et le tribunal n'étaient pas encore assez à la hauteur.
     Les Jacobins envoyèrent aussitôt une colonne de l'armée
 révolutionnaire commandée par Ronsin et Parrein; ce der-
 n i e r , ex-avocat et orateur du faubourg Saint-Antoine à Paris.
 Les soldats de l'armée révolutionnaire furent choisis à des-
 sein parmi tout ce qu'il y avait de plus exécrable dans ce
  corps. Ils furent suivis d'une compagnie de canonniers. Les
 n o m m é s Antoine et Lafage, m e m b r e de la société, parti-
 r e n t également pour Lyon. Aussitôt une commission de cinq
 membres fut installée ; Parrein la présidait. Il avait pour
 collègues Lafage, Brunières, Serpe t., Courchand, Marcellin,
 Yaucroy et Andrieu l'aîné. Ce tribunal de sang v o u l u t , à
 l'exemple des Grecs, juger en plein air; mais juger n'était
 pas leur vœu : cette marche n'aurait pas frayé aux déte-
 nus la roule de l'échafaud. Cette commission signala son ins-
 tallation par l'envoi de 209 individus au supplice. C'était la
 fusillade ; maïs avant de narrer celle épouvantable anecdote,
 remontons à la source des jugements des deux commissions.
     L'interrogatoire qu'on fesait subir était court et précis. Trois
questions en faisait souvent la b a s e : Quel est Ion nom , la
profession? Qu'as-tu fait pendant le siège? Es-tu dénoncé?
 Ces lieux communs que les tribunaux de la tyrannie avaient
a d o p t é , tels que les dénonciations de fanatisme, de haine
pour les sans-culottes, pour l'égalité; l'inlerprétation des
discours et des gestes les plus i n n o c e n t s , le propos le plus
l é g e r , enfin la moindre indiscrétion suffirent pour motiver
celte foule d'arrêts qui couvrirent les places de Lyon de sang
et de carnage. Au milieu de toutes ces horreurs, plusieurs
des accusés conservèrent tout le califfe de l'innocence, et