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« lité; allons chasser de sanguinaires magistrats ; allons dé-
« livrer des prisons de l'Hôtel-de-Ville nos amis qui doivent
« être égorgés celte nuit. »
Des discours si courageux obtenaient un assentiment una-
nime. Il s'agissait pourtant d'aller livrer un combat terrible.
L'ardeur des plus riches citadins était secondée par des ou-
vriers du port, hommes robustes , intrépides et fidèles , en-
flammés de la même horreur contre les jacobins que s'ils
avaient eu à craindre pour eux-mêmes le massacre ou le
pillage. Le commandement est déféré d'une commune voix
à Madinier, maître apprêteur de draps, elles nobles mar-
chent avec plaisir sous ses ordres.
Un commun rendez-vous est donné aux sections ; c'est la ,
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Journée
place Bellecour (1), où s'élevait naguère la belle statue que a."19.™?'1
la ville de Lyon fit ériger à Louis XIV, dans le temps où ce ^""e"^!-
grand monarque supportait les plus rudes coups de la for- cobms-
tune. Deux mille habitants armés s'y trouvent réunis ; mais ils
sont forcés de se diviser en colonnes. Du côté des Jacobins,
dix huit cents hommes de troupe de ligne et vingt-deux pièces
de canons (2) sont rangés en face de l'Hôtel-de-Ville. Ce vaste
et pompeux édifice offre le point de défense le plus sûr,
parce qu'on n'y peut arriver que par des rues étroites. Rien
ne semble si facile que d'éclaircir par la mitraille les colon-
nes qui se présenteront pour l'attaque. Voilà pourtant le
poste difficile qu'il s'agit d'emporter. La première colonne
est assaillie et culbutée par le plus terrible feu ; mais ses dé-
bris viennent se rallier à une autre colonne qui a su prendre
(1) La municipalité el ses Jacobins n'avaient, pour soutenir leur cause,
que le bataillon des volontaires du Montblanc, arrivé le matin, et un dé-
tachement du 9 e régiment de dragons. Il n'y avait que six pièces de canon
devant l'Hôtel-de-Ville. Vingt-deux pièces de canon! la place des Ter-
reaux suffirait à peine pour contenir un semblable parc d'artil-
lerie.
(2) Voir, sur la journée du 29 mai, la 17 e livraison delà Revue du
Lyonnais.