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                                       3â
   Avant de prendre la place de son frère, M. Monlain jeune
avait, autant que possible, pris une tournure qui répondît
au signalement de sa personne.
   On n'entre pas ici dans les détails de ce déguisement, il
suffit de dire, non pas à la louange de celui qui l'imagina,
mais pour la justification de ceux qui en furent dupes , que le
changement fut tel qu'ils ne purent le soupçonner, ni s'en
apercevoir.
   On avait déjà couru plusieurs postes, depuis que M. Mon- -
tain jeune avait pris la place de son frère, depuis long-temps
les gendarmes se transmettaient les deux voyageurs dans l'opi-
nion que M. Monlain jeune élail réellement le prisonnier sur
lequel il fallait exclusivement veiller.
   Arrivé à         vers le milieu du jour, le prétendu pri-
sonnier demanda à descendre et à se reposer. Les gen-
darmes le suivirent à l'auberge, et le gardèrent à vue dans
sa chambre.
   Pendant ce t e m p s , M. Monlain aîné qui était resté près de
la chaise de poste, sous prétexte de la faire remiser, s'évada,
prit la roule de Paris, et bientôt après celle des pays étrangers,
où il est arrivé, Dieu merci (1) !


l'obligèrent pendant plusieurs mois à se servir de béquilles. Soigné par son
frère et rétabli, il n'en continua pas moins , à sa prière , de porter cet inu-
tile appui qui devait plus tard assurer la réussite d'un projet que couvait en
secret l'amour fraternel.
   (t)Le docteur Montain aine , on le sait, arrivé à Bruxelles, s'y fixa, entouré
de la confiance et de l'estime publique qu'inspiraient ses talents et ses mal-
heurs. Il trouva la plus vive sympathie sur cette terre hospitalière. Rentré
après dix ans d'exil, il s'établit dans la capitale. Plus lard, il voulut utiliser
ses talents dans nos possessions d'Afrique , où il accompagna successivement
les deux gouverneurs MM. d'Erlon et Clausel, comme médecin des hôpitaux
attaché à l'Elat-Major. Nous devons admirer le zèle et le courage de notre
compatriote , qui n'hésita pas à reprendre du service dans nos armés ( car
avant d'être médecin de l'Hôlel-Dieu , il avait été médecin militaire), à
quitter la vie douce et agréable de la capitale, ainsi qu'une clientelle honora-