Revue du Lyonnais » série 1 - n°2 ( 1835 ) » pp.447

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à son style * tant les nuances de son ciel, de ses terrains, se ma-
rient harmonieusement avec les accessoires de ses tableaux.
Ces qualités se retrouvent à un degré éminent dans son Caravan-
sérail , où nous avons admiré une grande vérité locale et d'excel-
lentes figures, entr'autres celle du premier plan, d'une pose
bien empreinte de la gravité orientale. Mais quelque soit notre
admiration pour toutes les Å“uvres de Decamps, elle devient du
fanatisme quand nous nous arrêtons devant cette belle Chienne,
si fière de ses beaux petits, si gras, si potelés, si vrais ! Il y
a dans la pose de cette bonne mère un sentiment de sa force,
dont on devine qu'elle n'est heureuse que parce qu'il faut de la
protection à ses enfants.
   Un de mes amis, homme d'esprit s'il en fut., disait en voyant
une royale figure , dont la beauté est pourtant devenue prover-
biale, et qui faisait pendant au tableau de Decamps, qu'à coup
sûr il y avait plus de dignité et d'amour dans la chienne que dans
la figure du monarque.
   Nous voudrions aussi citer le Roi de Thulé de M. Meuzel, dont
l'idée est rendue heureusement et d'une manière fort originale.
Borghetto, Epinal, Valence, la Frontière, de M. Justin Ouvrié,
nous ont paru bien lumineux et d'un bon effet.
   Nous regrettons de n'avoir pu admirer M. Villeret que dans un
petit nombre de dessins, mais sa Cour d'Auberge suffirait à sa
réputation si elle n'était déjà faite. Il y a dans cette jolie compo-
sition un grand soin de détails qui ne nuit point à l'effet général;
la manière dont la lumière est placée sur le joli édifice qui fait
le fond de ce charmant tableau ,• ne saurait être assez ad-
mirée.
    Nous ne finirons pas cette sèche nomenclature, sans parler du
Mariage Breton, aquarelle d'une grande dimension, due aux pin-
ceaux de M. Midy; les principales figures pleines de mouvement
et dessinées consciencieusement, des détails d'une vérité gra-
 cieuse , un ton général harmonieux et chaud, font de cette page
 un des plus heureux dessins de l'auteur, connu déjà par tant de
bonnes choses.
    Parmi toutes ces richesses venues de la capitale, figurait hono-
rablement une jolie aquarelle de M. Trimolet, dont nous par-