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 elles ne portent pas si gratis estât, sinon quelles le puissent bien
maintenir sans répréhension. Des amyennoises ie ne dis mot,
car leur uie est très simple et leur estât très honneste. Les or-
leanoises approuchent des parisiennes en plusieurs choses, Les
rouennoyses passent toutes les aultres, et les auignonoises aussy,
mais a ceulx a qui il appartient i'en laisse la correction... »
    NOTA. -Cet ouvrage de Jean Drouin offre beaucoup d'autres sin-
gularités. Par exemple, il fait des reproches aux femmes de ne pas
allaiter leurs enfans comme a fait la sainte Vierge, « et cela, par
un attachement mondain à la beauté de leur sein-, ce qui touchait
fort peu la mère du Sauveur. » Ailleurs, il exhorte les gens d'é-
glise à ne point donner de bénéfices à leurs parens, « suivant
l'exemple de Jesus-Christ, qui ne fit pape aucun des siens. » Il
rapporte aussi une histoire de saint Longis (ce soldat qui perça
le côté de J.-C.) lequel, après sa conversion , fonda le monastère
de l'Ile-Barbe. »
   M.Peignot cite, page 54, l'Oraison Dominicale, tirée d'un ma-
nuscrit en parchemin, de l'ancienne bibliothèque de Saint-Victor
à Paris. La traduction est du XIIe siècle et ainsi conçue :
   « Sire père , qui es es ciaux , saintefiez soit li tuens nons, aui-
gue li tuens règnes , soit faite ta volunté, si corne ele est faite el
ciel, si soit ele faite en terre. Nostre pain de cascun ior nos doue
hui, el pardone nos nos meffaits , si corne nos pardonons a ços
qui meffait nos ont. Sire ne soffre- que nos soions tempté par
mauuaise temptation, mes sire déliure nos de mal. »
   Il sera curieux, ce me semble, de voir quel progrès avait fait
notre langue, du XIIe siècle à la fin du XVe et au milieu du XVIe.
Je prendrai des documens, pour ainsi dire domestiques, deux
versions du pater, qui datent: l'une, de 1477 (1); l'autre, de
1543.

   (1) « Buyerimprima le Nouveau-Testament, de la version de Guyors des Mou-
lins , revue par Julien Macho et Pierre Farget. M. Gabriel Martin, libraire de Paris,
dont le suffrage en cette matière est si estimable, fixe l'année de cette impression
à l'an 1477, dans son catalogue de la bibliothèque de feu M. du Eay. » Pernetti,
les Lyonnais dignes Aemim. tom. I, page 192. — Brunet, Manuel du Libraire,
tom. III, page -43G, ne donne pas Guyars des Moulins comme traducteur du-
Nouveau-Testament; il attribue la version à Macho et Farget.