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    progrès, et enfin la perfection d'une langue, qui voit chaque
    jour s'étendre les bornes de son empire.
       Le livre de M. Peignot est utile et bon; développé sur une
    base plus large, il aura des résultats heureux pour l'archéologie
    littéraire. Nous aurions seulement voulu ne pas rencontrer sous
    la plume d'un philologue aussi érudit, une objection faite plus
*    d'une fois contre le pape Grégoire-le-Grand, et si bien réfutée
    par la Biographie universelle. Voilà tout ce que nous pouvons re-
    procher à M. Peignot. Notre but n'est pas de parler plus au long
    de son Essai, car M. Peignot est de Dijon, et les limites de notre
    province ne vont pas précisément jusque là. En prenant à cet
    ouvrage une particularité littéraire qui concerne Lyon, nous
    nous sommes proposés d'ajouter quelques notes sur des versions
    de la Bible, imprimées dans cette ville, aux XVe et XVIa siècles.
        Pour en revenir à M. Peignot, voici le chapitre que nous offre
     son livre, page 71—73 :
        « Extrait de l'Histoire des trois Maries, composée en vers fran-
    çais par Jean de Venette, en 1345, et mise en prose en 1505, par
     Jean Drouin, qui y a fait plusieurs additions auxquelles nous
     n'empruntons que la tirade contre le luxe des dames de Lyon,
    luxe q u ^ sans doute, avait été occasionné par le séjour que la
    cour avait fait dans cette ville pendant les guerres d'Italie. Jean
    Drouin apostrophe ainsi ces dames :
        « 0 femmes de Lyon, qui en toutes gorres (1) passez les
    femmes de France, uostre désir ne est que en beaus habillemens
     et riches bagues ; uostre cuéur est de tout a danser, rire, railler
    et gaudir à tort et à trauers ; uos grans mondanitez, uos testes
    accoutrées de perles, chaisnes et pierreries , seront elles cause de
    vostre salueinent? Certes ie croys que non. Uos obstinations a
     uouloir de faire pisseront ils cause d'amander uostre nie? Certes
    ie croys que non ; car ici ueu de mes yeulx que plus ua auant et
    plus estes grossières. De nos parisiennes ie me desporte, car

       (1) Le mot gorre signifie luxe, magnificence, ostentation, vanité, recherche
    dans la toilette, débauche, etc. Favin, dans son Théâtre d'honneur, appelle la
    trop fameuse Isabeau de Bavière « grande gorre, pour se bobander, dit-il, eu
    habits à l'allemande. »