Revue du Lyonnais » série 1 - n°2 ( 1835 ) » pp.067

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« donne à la stérilité l'enseigne des métaux non dans une terre
« reposée, mais en une vigne fructueuse, en un pays commode,
« près le village de St-Martin-la-Plaine, qui dépend du comté de
« l'église de St-Jean de Lyon. Un paysan qui travaillait en ceste
« vigne trouva un petit caillou tout broche d'or, duquel on prenait
« assurance infaillible que ce nombre supposait un corps. J'en eus
«le premier advis. De Vie, surintendant à la justice de Lyon,
« eut commandement d'y faire travailler. La première production
« fut admirable, et, entre plusieurs belles pièces qui s'en tirèrent,
« j'en monstray une au roi aux Tuileries, belle, riche et admira-
« ble, en laquelle l'or paraissait et poussait comme des bourgeons
« de vigne aussi fin que celui de Caranana, et se pouvait dire
» qu'il y avait plus de cinq mille ans que le soleil n'avait rien fait
« de plus parfait dans les entrailles de la terre. Car ce n'est pas or
« de pépin, en paille, ni en poudre comme aux torrens des terres
« neuves, nimeslé avec l'arène comme en Bohême, mais en pierre
« et en roc, tout pur or ou tout pur argent : car toujours l'un va
« avec l'autre, mais sans mixtion d'autres métaux. Le roi fit voir
« ceste pierre au duc de Mayenne qui se promenait avec lui, et à
« plusieurs autres princes et seigneurs, n'en faisant pas moins
« d'estat que le Portugais cent ans auparavant avait fait d'un
« grain d'or vierge qui pesait trente deux livres (1). Il eut été
« agréable d'entendre de moy qu'entre plusieurs bénédictions de
« son règne, Dieu eust descouvert un Pérou en France; et voulut
« savoir l'ordre que l'on tenait aux œuvres des mines, et te
« profit qu'y pouvaient faire ceux qui en advançaient la despense.
« Ces premières apparences quoique belles et riches estaient
« trop incertaines pour respondre certainement à cette demande;
« Aussi fut-il content d'entendre que si la veine estait profonde et
« durable le profit en surpasserait l'espérance et l'opinion, parce
 « que les mines qui sont près de la superficie delà terre ne sont
 « pas les plus fines ny les plus abondantes. Car tant plus l'or
 « est profond en terre, plus il a de pureté, de poids et de va-
 « leur     »
    Pierre Mathieu place à l'année 1602 la découverte de la mine

  (1) Vigenère, en ses commentaires sur le Jtfidas.de Philoslratc.