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En ce jour de douleur, en ce jour qui rassemble
Autant de maux qu'en ont tous les autres ensemble,
     Laissez-moi vous baiser au front !

Laissez-moi vous donner mes dernières caresses
Et pleurer sur vos mains , infidèles maîtresses
Avec qui, sous des fleurs, j'ai vécu jusqu'ici ;
Pour ce que je vous dois de joie et de délice,
De rêves dans mon cœur, de miel dans mon calice-,
     Laissez-moi vous dire merci !


Adieu , toi qui venais me dire qu'un génie
Avait mis dans mon cœur une source infinie ,
Et qu'à mon jeune luth l'avenir était beau j
Toi qui me promettais un astre magnifique
Pour dorer tous les flots de mon sort pacifique ,
     Pous illuminer mon tombeau !


Adieu, toi dont les mains fécondes et chéries,
De brillantes couleurs, de riches draperies,
De ce monde pour moi paraient là nudité
Et me l'avait montré, féerie enchanteresse,
Abondant en vertus, rayonnant d'allégresse
     Et par des anges habité.

Adieu, toi dont la voix douce comme une lyre
M'a fait croire en des jours d'ineffable délire ,
A la femme et l'amour, à l'homme et l'amitié ,
Hélas ! aucun mortel ne t'a plus adorée,
Entre toutes tes sœurs tu fus ma préférée,
      Et tu n'as pas plus- de pitié !


 C'en est fait! c'en est fait! mes yeux noyés de larmes,
 En vous voyant partir vous trouvent plus de charmes.