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Aide mémoire

Lyon, juillet 1807. Le siècle avait sept ans. Sortant exsangue de la tourmente révolutionnaire, voyant renaître son industrie et son commerce, retrouvant une vie culturelle, certes sous influence, mais vivace à souhait, la ville reprenait goût aux choses de l’esprit. Dix-sept amis appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler « l’élite intellectuelle » de la cité, décidaient de faire revivre le temps des sociétés savantes de l’ancien régime et créait le Cercle littéraire, devenu en 1830 la Société littéraire, en 1870 la Société littéraire, historique et archéologique, en 1951 la Société historique, archéologique et littéraire toujours bien vivante deux siècles plus tard. Si le temps des notables érudits a cédé la place à celui des chercheurs universitaires, le même goût pour les belles lettres et les vieilles pierres, la même passion pour l’histoire, avant tout locale, habite toujours, en 2007, les membres de la vénérable institution, véritable mémoire de Lyon, qui a enfin ouvert ses rangs aux femmes, il y a quelques lustres…

Une exposition, un numéro spécial de la revue Gryphe… C’est que la Bibliothèque municipale de Lyon, autre composante de la mémoire lyonnaise, ne pouvait rester en dehors de cet anniversaire, s’il est vrai que bien des noms d’auteurs, d’illustrateurs, d’éditeurs et d’imprimeurs ayant appartenu à la Société, figurent en bonne place dans ses collections. Gryphe a les mêmes « fréquentations » : au fil des numéros, ses lecteurs ont l’habitude de retrouver, voire de découvrir le nom, l’œuvre, la personnalité de certains des sociétaires d’hier, parfois évoqués par des sociétaires d’aujourd’hui. Et puis, plusieurs des conservateurs en chef de la Bibliothèque municipale de Lyon, alors plus modestement qualifiés de « bibliothécaires de la Ville », appartinrent à la docte assemblée, à commencer par l’un de ses fondateurs, le sieur Antoine Péricaud qui présida la Société pas moins de huit fois, entre 1828 et 1859. N’était-ce pas là une raison supplémentaire ?