Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    L'OSTENSOIR Dli SAINT-FRANÇOIS                   467

quatre figures : d'un côté le Sacré-Cœur, de l'autre l'Immaculée-
Conception, à droite et à gauche deux anges agenouillés dans l'ado-
ration. Au-dessus de ce groupe, resplendit la gloire eucharistique.
C'est un éblouissement d'améthystes, de diamants et d'émaux. Les
emblèmes sacrés, feuilles de vignes, raisins, gerbes de blé sont à
demi perdus dans les rayons du soleil mystique. Cependant cette
gloire se réduit à trois grands motifs principaux : le disque central
nimbé d'une couronne de chérubins, et des faisceaux lumineux alter-
nant avec de grands séraphins qui semblent planer sur un ciel
nuancé d'azur. Aussi le regard et l'esprit, soutenus, comme tran-
quillisés par ces points de rappel, supportent sans fatigue la profusion
des motifs secondaires. Au sommet de la gloire, les rayons s'inflé-
chissïiit légèrement pour recevoir une croix qui domine l'œuvre
entières Elle est ornée d'un gros rubis qui, à ce que l'on assure* a la
valeur d'un bijou historique, car il aurait appartenu à l'anneau épis-
copài de Féneloù.
   Voilà une description bien sommaire et bien imparfaite. Après
cela> comment définir avec précision ce qui échappe à toute analyse
technique, la clarté de la composition, le mouvement aisé et souple
des lignes se développant l'une de l'autre dans une harmonie
savante, la fierté des contours, les profils ondoyants des draperies^
des ailes et des palmes animant la sévérité plus géométrique des
autres motifs, enfin cette unité suprême, cette parfaite convenance
des parties entre elles, ce rythme .secret de la vie qui fait d'une
œuvre 4'art une sorte d'organisme ?
   La décoration proprement dite, et par là j'entends surtout le jeu
des ors, des pierres et des émaux, est à son tour une merveille. Les
émaux seuls demanderaient un chapitre. On sait que M. Armand
Calliat n'a pas son égal dans cette partie difficile de l'orfèvrerie reli-
gieuse. Comment obtient-il ces, blancs de nacre, ces bleus turquoise
d'une transparence parfaite, ces richesses de tons, cette couleur
chaude et profonde, ces teintes ombrées et dégradées ?
   Mais, selon nous, il y a dans cette œuvre quelque chose de
supérieur encore à l'opulence des tons, peut-être même à la
splendeur des lignes : c'est la perfection de la statuaire. Nous ne