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350                       LA REVUE LYONNAISE

posa de faire la guerre à l'Empereur à toute outrance. » ( i ) Lui
mort, ses fils continuèrent, et, vaincus par les empereurs de Cons-
tantinople, les descendants du roi Paganus se retirèrent à la cour
des rois de France, où ils occupèrent des places élevées dans l'armée.

                                      I

   Leur descendant Albert de Pagan, vivait en France, « l'an de
salut 980, » et l'armorialiste Boisseau, qui faisait remonter l'origine
 des armoiries à la création du monde, joint les armes d'Albert Pagan
à celles des seigneurs de la cour d'Hugues Capet, les enregistrant :
Bandé d'argent et d'azur de six pièces, au chef de Bretagne. (Ce chef de
Bretagne, en souvenir du mariage d'Albert Pagan avec Alhiera,
nièce de Noël I, duc de Bretagne.)
   La tradition à ce sujet est générale et constante; aussi faut-il
remarquer que les diverses branches des Pagani de l'Italie méri-
dionale, les Pagani de Nocera, de Naples, de Lucère et même de
Brienza en Basilicate, ont une pièce d'hermine dans leurs armes en
souvenir de leur origine bretonne. Puisque nous en sommes aux
traditions, ajoutons qu'un lambel de gueules charge l'hermine de
ceux de Naples, parce que Alhiera était de la branche cadette des
ducs de Bretagne.
   Albert, Albertinus ou Albertin Pagan, vers l'an 987, s'associa avec
Tancrède de Normandie pour venir combattre les Sarrazins en
Italie. Il s'établit alors dans la province de Naples, aux environs de
Nocera, et fonda un village du nom de Pagani, (2) qui relevait de
Nocera. Plus tard, le village devint municipe indépendant, et Nocera
fut Nocera dei Pagani pour la distinguer des autres Nocera. Aujour-
d'hui Pagani est une ville de 15,000 habitants, et l'on y trouve


  (1) Dupleix. Histoire romaine. Tome III, page 874.
  (2) Pour la filiation, nous suivons l'ouvrage de Philibert Campanile: Dell'armi,
ovvero insegne dei nobili, Napoli, Longo, 1610 ; et : Naples Française, ou les éloges
généalogiques et historiques des princes du royaume de Naples affectionnés à la couronne
de France, par le chevalier l'Hermite Souliers dit Tristan. A Paris, chez Martin. 1663.